Développement économique

La CCI et les buralistes renouvellent leur partenariat

Lancé en 2018 par l’État, le Fonds de transformation des buralistes a été reconduit pour la période 2023-2027. Dotée de 20 millions d’euros par an, cette enveloppe vise à aider les 23 000 buralistes de France, dont 275 dans la Somme. La Chambre de commerce et d'industrie les accompagne.

Philippe Coy, président de la Confédération nationale des buralistes de France, Fany Ruin, Philippe Laveau, Michaël Lachaux et Xavier Protin, président de la commission commerce de la CCI Amiens-Picardie. (c) Aletheia Press / DLP
Philippe Coy, président de la Confédération nationale des buralistes de France, Fany Ruin, Philippe Laveau, Michaël Lachaux et Xavier Protin, président de la commission commerce de la CCI Amiens-Picardie. (c) Aletheia Press / DLP

La Confédération nationale des buralistes et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) France ont renouvelé leur partenariat permettant aux conseillers des chambres consulaires de mener les audits préalables et obligatoires à la sollicitation du fonds. « Nous connaissons parfaitement le territoire et son tissu économique, nous pouvons apporter un conseil éclairé au buraliste, évaluer son projet et sa viabilité », observe Fany Ruin, vice-présidente de CCI France et présidente de la CCI Amiens-Picardie. En France, 3 000 professionnels ont déjà été accompagnés, dont 50 sur le territoire d’Amiens-Picardie.

Un renouveau nécessaire

« Nos établissements perdent du chiffre d’affaires, nous devons nous réinventer, nous moderniser tout en conservant notre cœur de métier », analyse Philippe Laveau, président de la Fédération des buralistes de la Somme. Véritables acteurs de proximité, les 275 buralistes de la Somme sont nombreux à proposer d’autres services que la vente de tabac. Relais colis, point presse, partenaire de la Française des jeux, épicerie, maroquinerie, relais Poste… les options sont nombreuses. « 55% des professionnels du département sont installés dans des communes de moins de 3 500 habitants. Ce sont des lieux de vie, de sociabilité, mais également des commerces d’utilité locale », ajoute-t-il.

Dans la Somme les tabacs ne ferment pas, mais leur chiffre d’affaires baisse. (c) Aletheia Press / DLP

Le président de la Confédération des buralistes de la Somme met ainsi en avant la disponibilité des tabacs, ouverts tôt le matin, tard le soir, mais également le week-end : « Plusieurs de mes collègues ont pris conscience de la nécessité de faire évoluer leurs établissements et pour cela, le fond de transformation et l’accompagnement de la CCI peuvent être d’une grande aide. » Le soutien financier peut aller jusqu’à 33 000 euros. « Dans la Somme, la moyenne est de 25 000 euros. Nous avons actuellement une trentaine de dossiers en cours », confie Michaël Lachaux, directeur régional des douanes de Picardie.

Un trafic en augmentation

Outre le maillage local et le développement économique des territoires, la pérennité des buralistes répond aussi à un enjeu de sécurité. « Le monopole du tabac est assuré par les buralistes. S’ils ne sont plus là, cela laisse beaucoup plus de place au trafic », souligne Michaël Lachaux, qui rappelle que la criminalité organisée s’est déjà emparée du tabac. « Aujourd’hui, mon activité principale, c’est la Française des jeux. Le bureau de tabac est dehors », confie d’ailleurs Christophe Gouchet, propriétaire depuis deux ans du tabac Les Provinces à Étouvie, qui a été détruit pendant les émeutes. « Depuis la dernière hausse tarifaire, on sent que le trafic s’est intensifié, même en ruralité. Il n’y a pas moins de fumeurs, ils vont simplement se fournir ailleurs », confirme de son côté Jean-Jacques Dumeige, buraliste installé à Moreuil depuis trois ans.