Rénovation énergétique
La Capeb veut amender le rapport Sichel
Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des Dépôts et directeur de la Banque des Territoires, a remis le 17 mars au gouvernement son «Rapport pour une réhabilitation énergétique massive, simple et inclusive des logements privés». La Capeb nourrit le débat en formulant plusieurs propositions, relayées dans ses instances territoriales, en Moselle bien entendu. Éclairage sur ce dossier.
Le rapport d'Olivier Sichel sur la réhabilitation énergétique des logements privés, remis ce 17 mars au gouvernement, mise sur trois principaux leviers d'action, assortis de propositions : un «accompagnement généralisé et obligatoire» des ménages par un référent, un parcours simplifié (plateforme unique, dossier unique partagé, compte sécurisant les flux financiers, partage des données) et un financement permettant notamment de mieux toucher les ménages modestes (avances, meilleure prise en compte des revenus et du niveau d'ambition de la rénovation, éco-PTZ, prêt pour les exclus du crédit bancaire...). La Capeb partage l’objectif de réaliser des travaux de rénovation énergétique en masse, avec un changement d’échelle par rapport à aujourd’hui, «sans pour autant que cela se fasse au détriment de la qualité des travaux.» Pour autant, elle relève que la réalité économique et les pratiques notamment des clients conduisent l’immense majorité des rénovations actuelles à se faire de façon étalée dans le temps du fait de difficultés techniques liées essentiellement aux interventions en site occupé, du coût important que représente une rénovation globale et de la priorisation des particuliers sur les travaux à effectuer.
Changer d'échelle
Pour arriver à changer d’échelle, la Capeb considère qu’il faut à la fois augmenter le nombre de rénovations énergétiques globales et le nombre de rénovations énergétiques par étape. Dans cette perspective, la création des accompagnateurs de la rénovation énergétique lui apparaît être une bonne optique car les dispositifs d’aide sont effectivement complexes. Elle regrette cependant que le rapport n’ait pas prévu un dispositif symétrique pour les professionnels et demande pour les entreprises la mise en place de facilitateurs pour les accompagner au quotidien dans le traitement de leur dossier de qualification RGE ou de demandes de CEE et/ou de MaPrimeRénov. Elle formule sept propositions en réaffirmant que les entreprises artisanales sont prêtes à relever ce défi de la généralisation des travaux de rénovation énergétique, mais qu’elles ont besoin d’une vision de moyen terme s’appuyant sur des mesures stables et coconstruites avec les pouvoirs publics et les acteurs de la filière. Arriver à une synergie de compétences pour une rénovation énergétique optimale : le challenge en cours.
«Le champ de compétences de l’accompagnateur Rénov ne doit pas empiéter sur celui des maîtres d’œuvre et entreprises du bâtiment qui ont un rôle d’information et de conseil auprès de leurs clients», note la Capeb.