Hauts-de-France

La CAPEB continue de s’inquiéter pour ses adhérents

La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) s’est réunie le 6 septembre dernier afin de dresser le bilan du deuxième trimestre de 2022. Un bilan en demi-teinte : si les entreprises ont le carnet de commandes bien rempli, le prix des matières premières et les pénuries continuent d’inquiéter.

La hausse des prix des matériaux observée entre janvier et juillet 2022 par l’organisation professionnelle est de l’ordre de +26%. © Nathalie Pothier
La hausse des prix des matériaux observée entre janvier et juillet 2022 par l’organisation professionnelle est de l’ordre de +26%. © Nathalie Pothier

Dans les Hauts-de-France, quand vient le moment de réaliser un devis, les artisans se tirent les cheveux. «C’est devenu un vrai casse-tête, voire un calvaire. Entre l’augmentation du prix des matériaux et les difficultés d’approvisionnement, fixer un prix global des mois à l’avance est devenu mission impossible. D’août à septembre, les prix peuvent parfois tripler, même d’une journée à l’autre… C’est pour vous dire», confie Arnaud, responsable travaux dans une entreprise de menuiserie.

C’est également ce qu’a remarqué la Capeb, après une étude auprès de 1 700 de ses adhérents et dont elle a présenté une synthèse le 6 septembre dernier. «Les trois thématiques qui inquiètent le plus nos artisans aujourd’hui sont la hausse continue des prix des matériaux, la faible validité des prix et les délais de prévenance qui sont trop courts, voire inexistants», explique Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment. En ce sens, la hausse des prix observée entre janvier et juillet 2022 par l’organisation professionnelle est de l’ordre de +26%. Les secteurs les plus touchés étant la menuiserie et la serrurerie (pic à +29%).

Des prix répercutés sur les clients

À cela, s’ajoutent le manque de main-d’œuvre et les prix de l’énergie qui augmentent aussi. «La contraction du marché est présente, on se questionne pour 2023», a d’ailleurs affirmé le président de la CAPEB. Alors pour sortir la tête de l’eau, 81% des adhérents interrogés ont dit avoir augmenté leurs tarifs. «Pour pouvoir continuer à travailler convenablement, nos adhérents répercutent les augmentations qu‘ils subissent sur leurs clients, mais ils ont également réduit leurs marges : 36% de nos 1 700 adhérents questionnés les ont réduites», poursuit Jean-Christophe Repon.

Mais les artisans et adhérents de la CAPEB sont résilients. «Il faut quand même noter qu'activité et lemploi se sont maintenus sur ce deuxième trimestre 2022», rassure tout de même le président. En effet, les carnets de commandes comportent en moyenne 101 jours de travail, c’est-à-dire des chantiers sur les cinq prochains mois, de quoi voir venir jusqu'à la fin de l’année 2022. Quant à l’activité des entreprises artisanales et du bâtiment des Hauts-de-France, elle a augmenté de +2,5% au deuxième trimestre 2022.

Des mesures fortes de la part du gouvernement attendues

Cependant, la CAPEB, organisation professionnelle qui a pour vocation de défendre, représenter, promouvoir et accompagner les entreprises artisanales du bâtiment, attend avec impatience les Assises du bâtiment qui devraient se dérouler le 22 septembre prochain. «Nous allons à ce moment-là rencontrer les ministres Bruno Lemaire et Olivia Grégoire. Nous espérons que nos revendications seront écoutées et que des décisions vont être prises en faveur de la filière. Les artisans attendent des signes forts», insiste Jean-Christophe Repon. La CAPEB a en ce sens préparé une vingtaine de propositions, dans l’espoir d’un avenir plus serein pour la filière.