La CALL met le cap sur la réhabilitation

La communauté d’agglomération Lens-Liévin Hénin-Carvin soutient les bailleurs sociaux. Les élus se sont récemment portés garants pour des projets de reconstruction, construction ou VEFA. Plusieurs centaines de logements sont concernés. Rencontre avec Jean-Marie Alexandre, vice-président et rapporteur du dossier.

Jean-Marie Alexandre, vice-président de la CALL lens-Liévin, accompagne les bailleurs sociaux pour réhabiliter les logements du territoire.
Jean-Marie Alexandre, vice-président de la CALL lens-Liévin, accompagne les bailleurs sociaux pour réhabiliter les logements du territoire.

 

La CALL mise sur la modernisation de l’habitat social. Jean-Marie Alexandre est le principal artisan et rapporteur des projets en cours et à venir. Vice-président de l’intercommunalité, il est aussi maire de Souchez depuis 1995. «En dépit des lourdeurs de l’administration, nous faisons le maximum pour améliorer l’habitat social», assure-t-il. Mais, comme pour les autres pans de l’économie, le nerf de la guerre est le financement des projets. «Les bailleurs sociaux peuvent rencontrer des problèmes de trésorerie. La CALL a décidé de se porter caution à 100 % sur leurs emprunts. Si les banques sont certaines d’être payées par l’Agglomération, les taux d’intérêt ne sont plus les mêmes. Tout peut aller beaucoup plus vite.» Dans la région, les principaux bailleurs sociaux sont Maisons & Cités (62 000 logements), SIA Habitat (44 000) et Pas-de-Calais Habitat (40 000). A cela s’ajoutent 62 000 maisons des Mines, devenues des sites classés. En 2017, la loi Elan a conduit les organismes de logement social à se regrouper et à vendre 5% de leur patrimoine chaque année. «Dorénavant, aucun bailleur social ne peut avoir un parc inférieur à 15 000 logements», explique l’élu.

381 chantiers

Les travaux garantis dernièrement par la CALL se répartissent entre réhabilitations (185), constructions (128) et ventes en futur état d’achèvement, dites VEFA, (68). Toutes catégories confondues, quelque 381 chantiers vont s’ouvrir sur les communes de Lens, Liévin, Avion, Bully-les-Mines, Loos-en-Gohelle, Mazingarbe, Pont-à-Vendin, Wingles et Angres. Avant de se prononcer, la CALL a scrupuleusement étudié l’intérêt de chaque projet : «Le département a la population la plus jeune de France. Encore faut-il la loger.» Des impératifs existent. Ainsi, toute habitation à réhabiliter doit être vide ; «à Angres, Maisons & Cités doit détruire des habitations en bordure de la Souchez pour les reconstruire en zone non inondable»…
Des problèmes se posent aussi pour les maisons minières : «Il faut créer une isolation thermique dans des pièces déjà exiguës. On ne peut pas agrandir les maisons qui ont chacune une dalle distincte. Comment faire supporter un triple vitrage aux bâtis de l’époque ?» Heureusement, les professionnels savent faire, comme en atteste la réhabilitation de la cité des Electriciens de Bruay (zone témoin). Et les chantiers sont conséquents : «2 000 logements vont être refaits chaque année. Il en faudrait plutôt 15 000», soupire l’élu. Le montant total des sommes garanties aux bailleurs sociaux est de plusieurs millions d’euros. Des mesures identiques sont prises par sept agglomérations dans les Hauts-de-France. Une bonne initiative pour les entreprises du bâtiment.