Basée à Saint-Léonard, près de Boulogne-sur-Mer
La Brasserie Chromatique, nouvelle référence sur la Côte d’Opale
Après deux ans et demi d’existence, la microbrasserie artisanale située dans le Boulonnais prévoit déjà des créations d’emplois et un déménagement en 2025. Rencontre avec ses créateurs.
La Brasserie Chromatique, c’est l’histoire de trois copains amateurs de bière* : Lucien Leuliette, le brasseur, Pierre Rey et Thomas Deflandre, les ingénieurs. Pendant des années, ils brassent sur leur temps libre dans des seaux de dix à vingt litres. Et puis le Covid arrive. «On a tous réfléchi à notre avenir», se souvient Pierre Rey. «Lucien travaillait aux 3 Brasseurs et nous a dit qu’il voulait faire sa brasserie, mais pas tout seul».
Finalement, le projet est lancé fin 2020. Un an plus tard, les trentenaires commencent à brasser dans leur local de Saint-Léonard. Un choix géographique loin d’être anodin. «La bière sur la Côte d'Opale, c’est très traditionnel. Il n’y a pas tous ces styles qu’on retrouve beaucoup sur la métropole lilloise» explique la bande qui souhaite bousculer le paysage brassicole local.
Affinage en barriques
En deux ans, le pari est déjà réussi pour la Brasserie Chromatique qui propose une offre dynamique : quatre références à retrouver tout au long de l’année et une bière éphémère tous les mois. Au total, la microbrasserie artisanale a créé une quarantaine de bières depuis son premier brassin. Elle s’est installée dans le paysage local où elle jouit d’une belle image, principalement auprès des cafés-hôtels-restaurants (CHR) et cavistes (70% des ventes). La brasserie ouvre par ailleurs sa taproom aux particuliers deux à trois fois par semaine, ce qui représente 30% de ses ventes.
Dans la brasserie boulonnaise, certaines bières sont affinées en barriques. «Après que la bière ait fermenté, on l’affine pendant huit à douze mois dans une barrique pour aller chercher l’alcool qu’il y avait précédemment» expliquent les brasseurs. Ceux-ci achètent dans le monde entier des barriques vides de cognac, d’armagnac, de bourbon, de rhum martiniquais ou encore de Château Margaux. «On sait ce qu'on met dedans, mais on ne sait jamais ce qu'on va sortir. Il faut goûter tout au long de l’affinage pour voir comment le produit évolue» précisent-ils.
Un déménagement en 2025 ?
L’entreprise est en bonne santé. «On a une évolution qui est conforme aux objectifs fixés» commente Pierre Rey. Et ce, malgré la hausse des matières premières et l’augmentation du coût de l’énergie. En 2022, la Brasserie Chromatique a produit 370 hectolitres de bière puis 850 hectolitres en 2023. Cette année, l’objectif est fixé à 1 200 hectolitres. «On arrive à un tournant où on va commercer à créer de l’emploi» annoncent les brasseurs… qui vont manquer de place dans leur local de Saint-Léonard. «On cherche un nouveau local de 500 m2» expliquent-ils, imaginant idéalement leur microbrasserie à Capécure (Boulogne-sur-Mer) ou dans la nouvelle zone d’activités de Marquise. L’appel est lancé.
*L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.