La Bourse de Paris recule tandis que les taux obligataires se tendent après la Fed

La Bourse de Paris a commencé la séance en nette baisse jeudi, au lendemain des annonces de la Fed indiquant que les taux d'intérêt resteraient élevés sur une longue période et qu'une nouvelle hausse de taux...

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT
La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT

La Bourse de Paris a commencé la séance en nette baisse jeudi, au lendemain des annonces de la Fed indiquant que les taux d'intérêt resteraient élevés sur une longue période et qu'une nouvelle hausse de taux pourrait être réalisé d'ici la fin de l'année.

L'indice CAC 40 lâchait 0,97% à 7.261,50 points à 09H40, après avoir ouvert en retrait de 1,06%. Mercredi, il avait terminé en hausse de 0,67%.

Mercredi soir, après la clôture des marchés européens, la Fed a fait un nouveau point sur sa politique monétaire.

"Le taux d'intérêt directeur est resté inchangé mais, tel un train touristique, le président de la Réserve fédérale américaine a embarqué tous les sceptiques en matière de hausse des taux d'intérêt", ironise dans une note Bruno Cavalier, chef économiste d''Oddo BHF. 

Pour cause, si le comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a maintenu son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, les responsables de la banque centrale anticipent, d'ici fin-2023, une hausse supplémentaire des taux et les taux devraient ensuite baisser moins vite que prévu car la croissance aux Etats-Unis cette année devrait être deux fois plus forte que ce que l'institution anticipait en juin.

Jerome Powell, président de la Fed "a souligné qu'il reste encore un long chemin à parcourir avant que l'inflation atteigne le niveau souhaité de 2%", note Andreas Lipkow, analyste indépendant.

"Il sera désormais difficile pour les marchés boursiers internationaux de rivaliser avec la hausse des rendements sur les marchés obligataires américains. L'attractivité des obligations augmente tandis le rapport risque/rendement des actions continue de se détériorer", conclut l'analyste.

Sur le marché obligataire la veille, dans le sillage des annonces de la Fed, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a atteint un sommet depuis novembre 2007, et l'échéance à deux ans a décollé à son plus haut depuis 17 ans.

Vers 07H50 GMT, les rendements du Trésor américain à 10 ans étaient à 4,42% contre 4,41% à la clôture la veille, celui à 2 ans était à 5,15% contre 5,18%. Le taux français à 10 ans évoluait à 3,27% contre 3,23%, à des niveaux au plus haut depuis fin 2012.

Outre-Manche, la Banque d'Angleterre (BoE) pourrait décider jeudi d'un 15e relèvement de taux d'intérêt, mais un recul surprise de l'inflation en août mène nombre d'analystes à parier sur une pause immédiate dans son tour de vis monétaire.

Dans le détail, l'inflation a légèrement reculé en août à 6,7% contre 6,8% en juillet, alors que les économistes misaient sur une augmentation. Si l'institution opte pour une pause, il s'agirait de la première depuis le début du cycle de hausse de taux initié en décembre 2021.

Casino recule encore

Le distributeur français Casino lâchait 2,30% à 1,61 euro vers 09H45 après avoir annoncé la veille avoir revu en légère baisse sa prévision de chiffre d'affaires pour 2024, à 14,8 milliards d'euros (contre 15 milliards annoncés en juillet). Le groupe a cependant relevé son objectif de rentabilité. Casino a aussi annoncé avoir obtenu du tribunal de commerce de Paris la prolongation jusqu'au 25 octobre de la période de conciliation portant sur la restructuration de sa dette colossale.

Carrefour en Espagne

Carrefour baissait de 0,41% à 16,86 euros après avoir annoncé mercredi avoir conclu un accord avec la chaîne espagnole de centres commerciaux et supermarchés El Corte Inglés pour racheter 47 magasins SuperCor dans plusieurs régions d'Espagne, pour une valeur d'entreprise de 60 millions d'euros.

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