La Bourse de Paris finit son grand huit dans le rouge après la victoire de Trump

La Bourse de Paris a terminé mercredi en baisse, après un revirement complet de tendance: le soulagement des investisseurs face à un dénouement clair et sans contestation de l'élection présidentielle américaine a laissé place aux inquiétudes quant aux conséquences...

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT
La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT

La Bourse de Paris a terminé mercredi en baisse, après un revirement complet de tendance: le soulagement des investisseurs face à un dénouement clair et sans contestation de l'élection présidentielle américaine a laissé place aux inquiétudes quant aux conséquences économiques pour l'Europe du programme de Donald Trump.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 0,51%, soit 37,54 points, finissant la séance à 7.369,61 points, après avoir pourtant commencé la séance en fanfare, s'envolant même brièvement de plus de 2% dans la matinée. Mardi, il avait terminé en hausse de 0,48%.

Céline Weill-Alliel, gérante chez Uzès Gestion, décrit "une journée en deux temps".

D'abord le "soulagement" d'un résultat de l'élection présidentielle américaine clair, donnant "une vraie ligne directrice après une longue période d'attentisme" sur les marchés, détaille-t-elle.

Pour Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions, "le scénario le plus pessimiste - Trump contestant les résultats - est évité". Le marché a ainsi salué la "levée de l'incertitude" avec un résultat qui "ne va pas être discuté, disputé et ré-épluché pendant des jours et des jours", explique-t-il à l'AFP.

S'en est suivie une "prise de conscience", poursuit Mme Weill-Alliel.

Les investisseurs ont considéré que si le programme du responsable républicain est appliqué, "il peut être dévastateur pour l'Europe, avec des risques sur la croissance et l'inflation", souligne Lionel Melka, gérant chez Swann Capital interrogé par l'AFP.

Le prochain président américain veut faire remonter les taxes à l'importation entre 10 et 20% pour l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 60% pour ceux venant de Chine voire 200% pour certains types de biens.

"Tout ce qui va être importé aux Etats-Unis risque donc d'être taxé de façon importante", résume Mme Weill-Alliel. "Le marché s'est complétement retourné juste sur un effet de réflexion, et devrait probablement se calmer dans les jours à venir", selon elle.

La défense au beau fixe

La victoire de Donald Trump a profité aux valeurs des secteurs de la défense : Safran a gagné 1,10% à 219,60 euros, Thales a pris 2,87% à 154,25 euros et Dassault Aviation 4,26% à 195,60 euros.

Pendant sa campagne, Donald Trump avait enjoint les membres européens de l'Otan d'accroître leurs budgets de défense et menacé à plusieurs reprises de mettre un terme à l'aide militaire américaine à l'Ukraine, promettant d'en finir avec cette guerre en 24 heures.

Crédit Agricole à la peine

L'action du groupe bancaire français Crédit Agricole a terminé en baisse de 3,77% à 13,77 euros, connaissant la plus forte baisse du CAC 40, après qu'il a publié un bénéfice en baisse sur un an au troisième trimestre.

L'entité cotée du groupe Crédit Agricole SA (CASA) a dégagé un bénéfice net trimestriel de 1,67 milliard d'euros, en recul de 4,7% sur un an.

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