La Bourse de Paris dégringole encore, pénalisée par les craintes de récession aux Etats-Unis

La Bourse de Paris a perdu 1,42% lundi, plombée depuis vendredi par la publication de chiffres sur l'emploi américain...

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT
La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT

La Bourse de Paris a perdu 1,42% lundi, plombée depuis vendredi par la publication de chiffres sur l'emploi américain plus mauvais que prévu. 

L'indice vedette CAC 40 a nettement baissé de 102,81 points à 7.148,99 points, au plus bas depuis mi-novembre, limitant la casse par rapport au début de séance.

Au cours des trois dernières séances, l'indice a perdu 5,08%. 

Les marchés ont prix connaissance de "toute une batterie d'indicateurs extrêmement mauvais et qui ont surpris" aux Etats-Unis, commente Aurélien Buffault, gérant obligataire chez Delubac AM, en citant l'indicateur d'activité manufacturière ISM, les commandes de biens durables et surtout les données sur le chômage en juillet. 

Ces chiffres moins bons qu'attendu ont provoqué "un changement d'état d'esprit un peu brutal" sur les marchés, selon Aurélien Buffault, qui craignent désormais de voir la première économie mondiale tomber en récession. 

Dans le sillage de ces inquiétudes, les Bourses ont chuté un peu partout dans le monde, notamment à Tokyo où l'indice Nikkei a perdu 12% lundi, les taux d'intérêt ont fortement baissé sur le marché obligataire et les investisseurs se sont tournés vers les actifs jugés peu risqués comme les obligations souveraines à long terme et le yen. 

Mais ce mouvement de forte baisse des actions est "amplifié par la saisonnalité et des volumes réduits sur les marchés", nuance Aurélien Buffault qui explique que le mois d'août est traditionnellement négatif pour les places financières. 

D'une part les investisseurs évitent les prises de risque avant de partir en congés pour limiter les pertes possibles pendant leur absence et d'autre part lorsque des investisseurs veulent vendre des titres ils sont confrontés au manque d'acheteurs sur le marché et sont donc contraints de baisser les prix de vente proposés pour trouver preneur. Cela a pour conséquence d'amplifier les variations. 

Du côté de la politique monétaire, pour les investisseurs, "la Réserve fédérale est en retard sur ce qu'elle devrait faire", à savoir baisser ses taux directeurs pour éviter une récession aux Etats-Unis", explique Aurélien Buffault. "Ils anticipent désormais que la banque centrale américaine pourrait agir avant sa prochaine réunion de septembre et s'attend à cinq baisses de ses taux directeurs d'ici la fin d'année", poursuit-il l'expert de Delubac AM.

Cette perspective a fait chuter les taux d'intérêt sur le marché obligataire, qui sont ensuite revenus stables. 

Le taux d'intérêt des emprunt de l'Etat français à dix ans a terminé à 2,98%, contre 2,97% vendredi.

La Tech en repli

Le secteur technologique continue de souffrir de la correction des valorisations des géants américains du secteur et des craintes des investisseurs concernant les bénéfices potentiels à tirer de l'intelligence artificielle.

STMicroelectonics a abandonné 4,08% à 26,78 euros, Capgemini 2,43% à 175 euros, Teleperformance 5,43% à 104,55 euros et Dassault Systèmes 1,93% à 33 euros.

L'Oréal progresse 

L'action de L'Oréal a progressé de 1,02% à 384,95 euros, l'une des deux seules valeurs en hausse lundi au sein du CAC 40. 

Le laboratoire suisse de dermatologie Galderma a annoncé lundi la conclusion d'un partenariat de recherche avec le géant français des cosmétiques, qui prend une participation de 10% dans l'entreprise, mettant un pied dans le segment des soins esthétiques injectables. 

Euronext CAC40

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