La bonne santé financière de la Société Tuyauterie Industrielle à Grugies

« D’habitude, nous avons une visibilité sur un mois maximum, en ce moment, on est sur deux mois de commandes, voire plus, c’est super ! », se réjouit le dirigeant de Société Tuyauterie Industrielle (STI) à Grugies, dans l’Aisne. Benoît Marchelek a pris la tête de la PME en 2011, après y être entré en 1998, et le quadragénaire n’a jamais connu une telle situation. 

L’entreprise de 22 salariés préfabrique et installe des tuyauteries industrielles, mais elle fait également de la prestation de services, « Nos soudeurs et chaudronniers réparent les tuyaux sur demande, nous avons des dépannages qui peuvent être facturés 100 euros, 1 000 ou 400 000 euros », ajoute Benoît Marchelek. 

Parmi ses clients, des grands groupes, comme Veolia, Engie, L’Oréal, Nestlé, mais aussi des PME, situés dans un rayon de 150 à 200 kilomètres autour de Grugies. L’agroalimentaire (hors sucrerie) représente 20% de l’activité, la sucrerie, 10 à 15%, la cosmétique, 10% et, à cela, s’ajoute le chauffage urbain, environ 30%.

Dépendant des industries

Mais aucun contrat ne lie STI à ses clients, ce qui implique une activité en dents de scie. « C’est très compliqué de se projeter, précise le dirigeant, car d’une année à l’autre, l’activité est très aléatoire, puisque que l’on dépend des projets des industriels, s’ils s’agrandissent, réalisent des travaux, etc. Il y a des années où l’on travaille très peu ». 

2020 ne comptera pas parmi les années blanches, puisque STI a réalisé 2,7 millions d’euros de chiffre d’affaires, une augmentation de 5% par rapport à 2019, dans un contexte morose pour l’activité économique à cause du Coronavirus.

Alors, comment expliquer cette hausse d’activité ? Notamment, car l’entreprise a réalisé des travaux de chauffage urbain commandés de longue date pour une ville picarde. « Nous avons aussi obtenu des marchés plus conséquents, avec davantage de fournitures et d’études, ce qui a augmenté notre chiffre d’affaires », analyse Benoît Marchelek. 

Pour autant, cela n’explique pas entièrement cette augmentation, « je n’ai pas de réponse, d’habitude janvier février sont deux mois très calmes, car les budgets ne sont pas encore alloués, et les projets ne sont pas lancés, mais cette année, on n’a pas eu de creux du tout », avant d’ajouter : « Je ne sais pas si le plan de relance du gouvernement a eu un effet. »

Investir prudemment

Les projections pour 2021 sont bonnes, « il y a aura de l’activité, cela permet de travailler sereinement ». Et d’envisager quelques projets, comme réhabiliter la cour de l’entreprise, investir dans de nouvelles machines, car la technologie évolue rapidement, « pour rester à la pointe ». Tout en restant prudent : « Il faut prendre des risques mesurés dans notre secteur », conclut le dirigeant.