La boîte à outils indispensable du monde agricole

S’unir pour mieux acheter et moins cher. C’est l’essence même du site larecolte.fr qui propose, aux éleveurs, céréaliers, producteurs spécialisés ou entreprises de travaux agricoles, des achats groupés de fournitures, petits matériels et consommables. Car, contrairement aux idées reçues, la profession est de plus en plus connectée et s’ouvre à de nouveaux canaux de vente.

De gauche à droite, Vincent Leman, François Felloni et Robert Love. Pascal Lévêque a quitté la société pour reprendre une exploitation laitière.
De gauche à droite, Vincent Leman, François Felloni et Robert Love. Pascal Lévêque a quitté la société pour reprendre une exploitation laitière.
De gauche à droite, Vincent Leman, François Felloni et Robert Love. Pascal Lévêque a quitté la société pour reprendre une exploitation laitière.

De gauche à droite, Vincent Leman, François Felloni et Robert Love. Pascal Lévêque a quitté la société pour reprendre une exploitation laitière.

Déjà à l’origine de la création d’une entreprise éditrice de logiciels dédiés au milieu agricole, Vincent Leman, ingénieur agricole de formation, en connaît un rayon dans le domaine. En vrai passionné de la création d’entreprise, de l’humain et des challenges, il a cédé sa première entreprise en 2011 pour se lancer dans un nouveau projet – Cebag (Commerce électronique basé sur l’achat groupé) – et créer la marque larécolte.fr. «Après avoir cédé l’entreprise, j’ai pris du temps pour mûrir larécolte.fr. Je voulais surtout quitter le service pour travailler dans le négoce, mais aussi fonder une équipe et m’appuyer sur les nouvelles technologies», se rappelle-t-il. Il embarque dans son aventure Robert Love, salarié de l’entreprise cédée, ainsi que deux diplômés de l’ISA et fils d’agriculteurs, François Felloni et Pascal Lévêque. «Nous connaissons tous très bien le milieu agricole. Nous avions observé que les schémas de distribution étaient plutôt classiques : concessionnaires, coopératives ou magasins… Mais, contrairement aux idées reçues, les agriculteurs sont très friands de nouvelles technologies : 90% des exploitations agricoles sont connectées et les achats en ligne se développent. Ils sont aussi déjà habitués à acheter en commun leur fioul ou leurs produits phytosanitaires», poursuit-il. Dès janvier 2012, les quatre associés imaginent alors un système de ventes privées avec des offres hebdomadaires. «Cela a rapidement bien fonctionné, mais nous avons rencontré les limites aux modèles des pure-players : les ventes privées frustraient nos clients qui ne pouvaient pas commander ce qu’ils voulaient quand ils le voulaient et, pour négocier auprès des fournisseurs, il fallait s’engager sur d’importantes quantités à l’année. Quant à nos campagnes de e-mailing , elles se retrouvaient parfois noyées dans les boîtes mails.»

Du pure-player au VADiste. Vincent Leman et ses associés réadaptent donc leur positionnement en proposant un catalogue en ligne, relayé par un catalogue papier encarté dans la presse spécialisée. «C’est une vraie logique de communication multicanale. Nous nous revendiquons comme VADiste du monde agricole», annonce fièrement Vincent Leman. Bottes, combinaisons et autres pièces de charrue font ainsi le bonheur des 8 300 clients de larécolte.fr. Et si la moitié des ventes se réalisent sur la Toile, un quart se fait sur bon de commande papier et un quart, par téléphone… Oui aux nouvelles technologies, mais pas tout le temps ! «C’est important de garder chaque mode de distribution, sinon on passe à côté d’une partie de notre clientèle ! Le print a de beaux jours devant lui, j’en suis convaincu !» Avec 1 200 références, l’offre de larécolte.fr est large mais peu profonde – «nul besoin d’avoir des dizaines de modèles de combinaison», explique à juste titre Vincent Leman. Pour réduire les délais de livraison, un entrepôt situé à Wambrechies stocke les 1 200 références et devrait bientôt déménager au port de Lille, près du siège de l’entreprise. «On gère la logistique, ce qui nous n’avions pas du tout envisagé à la création de l’entreprise», poursuit-il.

Levée de fonds. L’an dernier, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires d’1,8 million d’euros et vise une croissance de 40% pour 2015. Une levée de fonds d’un million d’euros vient d’être finalisée auprès de Starquest capital, Sopromec et Finorpa. «Depuis trois ans, nous sommes dans une logique de conquête. Nous commençons désormais à travailler sur la fidélisation de nos clients et cela commence petit à petit. Le montant des paniers augmente. Il y a 450 000 agriculteurs en France. Chacun d’entre eux a visité notre site au moins une fois !» se réjouit le fondateur.