La belle santé d’Aluteam
Fondée en 2009, la fonderie Aluteam de Friville-Escarbotin affiche un beau bilan. Elle collabore avec divers secteurs, hormis celui de l’automobile. Elle compte 22 salariés. Une dizaine d’embauches sont prévues d’ici à trois ans. Une belle réussite dans une activité très compétitive en France, mais aussi à l’étranger.
Il y a cinq ans, Jean- François Boutigny, ancien responsable commercial dans une fonderie du Vimeu, créait Aluteam, sa fonderie aluminium gravité (pour les moyennes séries) à Friville-Escarbotin. L’entreprise fabrique des pièces d’aspect ou de grande dimension pour le mobilier urbain, l’éclairage public, les systèmes de ventilation, le ferroviaire, l’outillage… Ainsi, par exemple, la société produit des pièces d’habillage pour des trains ou des tramways. Pour chaque pièce, l’aluminium est coulé à la main, ce qui permet une grande précision dans la production.
privilégier la production
L’entreprise ne collabore pas pour le secteur automobile. Un choix délibéré car il y aurait trop de fluctuations et trop d’exigences d’encadrement. « Dans mon entreprise, l’encadrement est à la production, explique-t-il. Nous sommes tous, y compris moi-même à 50 %, à la production pour être rentables et compétitifs face à nos concurrents en France et à l’étranger. Ils se trouvent en Tunisie, en Hongrie, en Pologne, au Maroc… Nous sommes le moins possible présents dans les bureaux. Les pièces passent toutes à un moment dans les mains de quelqu’un de l’encadrement et les salariés font attention à ce qu’ils font. Elles doivent être irréprochables, autrement les pièces sont refusées. » L’entreprise enregistre un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros et 30 % de croissance. Car Aluteam, malgré une conjoncture difficile, a su séduire de nouveaux clients et se positionner sur de nouveaux marchés. Jean-François Boutigny est riche d’une solide expérience qui donne confiance à ses clients se trouvant dans toute la France. « Nous misons sur la compétitivité et la réactivité, poursuit-il. Nous essayons de montrer que nous sommes sérieux. Quand il le faut, je sais que mes salariés sont là. Tout ce que j’espère, c’est que ça dure. »
Le client « seul patron »
Aujourd’hui, il emploie 22 personnes, dont cinq embauchées cette année. Il prévoit d’en recruter encore une dizaine d’ici à trois ans. « J’espère parvenir à une quarantaine de salariés, confie-t-il. C’est la bonne taille. Aujourd’hui, nous sommes un collectif de 22 personnes. Il n’est pas évident de recruter. Je mise beaucoup sur le bouche à oreille. Les salariés, nous les formons nous-mêmes. L’important est qu’ils soient motivés et qu’ils aient envie d’avancer. Cela se ressent chez les clients quand ils viennent visiter ou quand il y a besoin de travailler plus fort. Nous tirons tous dans le même sens car le seul patron, c’est le client. Il faut lui montrer que l’on s’occupe de lui. » L’entreprise est installée dans les locaux d’une entreprise aujourd’hui disparue. Elle a emménagé dans 3 000 des 7 500 m2 dont elle est propriétaire depuis la fin 2013. Trois autres entreprises louent une partie des locaux à des loyers modérés, créant ainsi une sorte de mini-pépinière. Et 2 000 m2 sont encore disponibles : de quoi permettre à une autre entreprise d’avancer aussi.