La Banque de France pointe une incertitude grandissante
La Banque de France vient de publier son enquête «Bilan 2024 et perspectives 2025 des entreprises du Grand Est». Un seul maître mot ressort : incertitude ! L’année 2025 sera longue, vivement 2026...
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Baisse au pire, stagnation au mieux, hormis pour les services marchands ! C’est ainsi que l’on peut résumer, rapidement, la lecture de l’enquête «Bilan 2024 et perspectives 2025 des entreprises du Grand Est» de la Banque de France parue en fin de semaine dernière.
«L’industrie, les services marchands et la construction ont connu des évolutions contrastées au cours de l’année passée. Alors que l’industrie et la construction subissent une diminution, ou à minima une stagnation de leur activité, les services marchands enregistrent, quant à eux, une progression modérée», note la Banque de France.
Conséquence directe, l’emploi est impacté négativement. «Bien que des recrutements soient réalisés, dans les secteurs tertiaires, notamment dans la construction et les services marchands, les effectifs dans l’industrie manufacturière se réduisent. Les contrats précaires, tels que les CDD et les missions d’intérim, sont particulièrement touchés par ces ajustements, qui devraient s’amplifier en 2025.»
Dans ce climat général, «les chefs d’entreprise ont adopté en 2024 une posture plus prudente en diminuant significativement leur budget.» En 2025, les choses devraient être du même ordre, et cela en prend déjà le chemin. «Un maintien des niveaux d’investissement actuels semble être envisagé pour les acteurs de la construction tandis que ceux de l’industrie devraient poursuivre leurs restrictions budgétaires. Seuls les entrepreneurs des services marchands escomptent accroître leurs dépenses d’investissement.»
Entre recul et stagnation
Secteur par secteur, dans l’industrie : «les industriels ont connu en 2024 un recul de leur activité, principalement en raison d’une demande atone. La production de matériels de transport, notamment dans l’automobile, subit un net repli des commandes.» Pour 2025, «dans ce contexte difficile, la réduction des effectifs, notamment intérimaires, devrait se poursuivre tout au long de l’année.»
Dans les services marchands, «les activités spécialisées comme la comptabilité, l’ingénierie et le juridique ont enregistré l’an passé une forte croissance tandis que le transport-entreposage a subi une diminution de la demande. L’emploi reste dynamique malgré des difficultés de recrutement persistantes.» Côté investissement, «ils diminuent, particulièrement dans le transport-entreposage et l’information-communication.» Pour l’année en cours, «le courant d’affaires devrait être bien orienté tiré par les secteurs spécialisés de l’information-communication.» À la différence des autres secteurs, «l’emploi serait préservé à l’exception notable des intérimaires.»
Dans le secteur de la construction, «le CA du secteur en 2024 s’est maintenu grâce à une hausse des prix bien que la demande ait diminué, particulièrement dans le gros œuvre.» Pour 2025, «une stagnation des volumes d’affaires, avec des commandes modestes et une nouvelle révision des tarifs pour compenser la faiblesse des commandes.» Côté emploi, «l’emploi reste stable, notamment dans le second œuvre et les travaux publics mais les entreprises anticipent une réduction des effectifs intérimaires.»
Côté perspectives au niveau national : «l’activité resterait ralentie en 2025 avant de se raffermir ensuite. En 2025, la demande intérieure serait affectée non seulement par les mesures de consolidation budgétaire, mais aussi par le contexte de forte incertitude qui les entoure.»
2026 devrait voir «la croissance annuelle rebondir favorisée par la détente des conditions financières.» D’ici là, reste à passer 2025...
Enquête
décryptée à Nancy le 27 février
Le
27 février, les équipes de Sylvie Deprugney, directrice
départementale de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle,
décrypteront l’enquête «Bilan 2024 et perspectives 2025 des
entreprises du Grand Est» à partir de 9 h à l’hôtel Mercure
centre gare à Nancy. L’occasion de prendre la température au
niveau local des impacts conjoncturels à venir.