La 3D médicale s’implante de plus en plus
A Besançon, la jeune entreprise Ennoia accompagne les établissements de santé et les chirurgiens par l’intermédiaire de l’impression 3D. En parallèle d’installer de mini-usines 3D dans les hôpitaux, l’entreprise souhaite développer ses propres dispositifs médicaux et rendre l’innovation 3D accessible au plus grand nombre.
La 3D s’invite de plus en plus en chirurgie et Ennoia contribue à ce que l’utilisation de cette technologie s’installe à long terme dans les établissements de santé. « L’impression 3D aide à préparer les interventions chirurgicales à partir de l’imagerie médicale, elle permet d’imprimer un objet afin que le chirurgien visualise ce qu’il faut faire » explique Benjamin Billotet. Ingénieur biomédical formé à l’université de Besançon, il a œuvré 15 ans dans des entreprises du secteur médical, en particulier dans l’innovation et l’impression 3D, avant de créer Ennoia en août 2018.
« Nous mettons en place une mini-usine au sein des hôpitaux afin que l’établissement devienne autonome sur l’ingénierie et l’impression 3D. Nous accompagnons nos clients sur le choix du matériel mais aussi la dimension réglementaire. »Ennoia formule des préconisations pour un investissement qui peut être compris entre 20 000 et 200 000 euros, selon les spécialités et les applications attendues.
La 3D pour toutes les spécialités
En orthopédie, dans le cas d’une fracture de bassin par exemple, Ennoia peut ainsi guider le chirurgien pour qu’il simule le repositionnement des os sur un logiciel avant d’en imprimer une réplique réparée afin de mieux anticiper l’intervention mais aussi échanger avec ses confrères et le patient. En chirurgie vasculaire, la 3D aide à choisir le matériel et envisager au mieux l’intervention pour soigner les anévrismes cérébraux. Avec la crise sanitaire, l’impression 3D médicale s’est de plus en plus imposée dans les hôpitaux pour concevoir des accessoires de respirateur. « La 3D médicale permet aussi de concevoir un implant ou une prothèse sur-mesure pour un patient grâce à des solutions en titane implantable. » Ennoia a également déposé un brevet portant sur un instrument chirurgical consacré à une chirurgie pour le repositionnement des mâchoires.
Garder le contrôle
Depuis sa création, la start-up a grandi et compte aujourd’hui cinq collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 120 000 euros en 2021. Elle a aussi quitté Lyon pour revenir sur les terres natales de Benjamin Billotet, se rapprocher du CHU de Besançon, partenaire privilégié, et profiter d’un écosystème médical notamment au sein de Temis, technopole, microtechniques et santé. Ennoia a également des projets. « Nous souhaitons que notre bureau d’étude développe aussi les dispositifs médicaux Ennoia. » Bien que l’entreprise grandisse peu à peu, Benjamin Billotet entend rester seul maître à bord. Convaincu du potentiel de son activité, il ne souhaite pas ouvrir son capital.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert