L214 amène des cadavres de porcelets devant un Leclerc parisien
Une vingtaine de militants de l'association de défense des animaux L214 se sont postés jeudi devant un magasin E. Leclerc du XIXe arrondissement de Paris en exposant des cadavres de porcelets pour protester contre les...

Une vingtaine de militants de l'association de défense des animaux L214 se sont postés jeudi devant un magasin E. Leclerc du XIXe arrondissement de Paris en exposant des cadavres de porcelets pour protester contre les conditions d'élevage dans des établissements fournissant le distributeur.
Deux enquêtes ont été ouvertes en Bretagne mi-mars après le dépôt de plaintes de L214 pour maltraitance animale dans huit élevages porcins à la suite d'une enquête menée par l'association.
L'enseigne a indiqué avoir cessé de se fournir auprès de la moitié d'entre eux.
Les photos et vidéos diffusées au moment du dépôt de plainte montrent notamment des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux.
Ambre Bernard, chargée de campagne contre l'élevage intensif, dénonce aussi la coupe systématique des queues des porcelets sans anesthésie, le meulage systématique de leurs dents mais aussi le "claquage" au sol ou au mur utilisé pour tuer les porcelets jugés "non économiquement viables". Ces procédés sont autorisés seulement en dernier recours et s'ils ne sont pas systématiques.
Kermené, filiale de l'enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, avait indiqué "vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires", y compris l'arrêt de la collaboration avec les éleveurs concernés si ces faits "inacceptables" sont "avérés".
Jeudi, E.Leclerc a déclaré dans un message transmis à l'AFP avoir déjà "cessé toute collaboration avec l'un d'eux dès juillet 2024".
Les sept autres ont fait l'objet d'un contrôle ou une enquête de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), et il s'est avéré que "quatre élevages présentaient des non-conformités significatives. Nous avons donc mis fin, immédiatement et de façon définitive, à toute collaboration: ils ne fournissent plus Kermené", écrit l'enseigne.
Trois élevages "présentaient des non-conformités mineures qui ont été rapidement corrigées dans un délai de 24 heures", indique également E.Leclerc.
Après la dépôt de sa plainte, L214 a mené plusieurs actions devant des magasins E. Leclerc partout en France mais avec seulement tractage et collage d'autocollants. Celle de jeudi a été "la plus difficile" pour les militants, qui se sont relayés pour porter les cadavres sur des morceaux de caillebotis en plastique, sur lesquels évoluent les cochons dans les élevages, affirme Ambre Bernard.
"Je suis carnivore, je mange de la viande mais il y a des façons de traiter les animaux, ils ont le droit d'être bien traités", déclare à l'AFP Mélanie, cliente de 36 ans qui n'a pas souhaité donner son nom. "Touchée" par la vision des cadavres de porcelets, elle a signé la pétition que les militants ont présentée devant le magasin, après s'être assurée que celle-ci ne visait pas à "interdire" la viande.
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