L’Union européenne, ce levier trop méconnu du financement d'entreprise

On l’a de nouveau constaté lors de la récente crise des agriculteurs, l’Europe a été une nouvelle fois pointée du doigt quant aux difficultés que connaît le secteur. Trop technocratique, trop normative, trop éloignée des préoccupations réelles. Si bien des choses sont à revoir dans son fonctionnement, effectivement, mérite-t-elle tous les anathèmes, les postures souvent vindicatives et démagogiques lues, entendues ci-et-là ? Ici, comme ailleurs, le principe du bouc émissaire est facile. Sans doute davantage que de trouver des solutions concrètes et pérennes. On ne le sait que trop peu mais l’Union européenne contribue largement à la bonne santé économique de nos entreprises nationales et locales. Beaucoup en Moselle peuvent en témoigner. Ainsi, la création d’entreprise fait partie de ses nombreux domaines d’intervention. Elle n’accorde pas d’aides directes mais elle finance plusieurs organismes européens qui, à leur tour, fournissent des soutiens financiers aux entreprises.

Un maillage dense d'aides financières

Parmi les aides indirectes de l’Union européenne pour la création d’entreprise, on citera le Fonds européen d’investissement (FEI) qui récupère des participations dans des fonds de capital-risque et dans des incubateurs d’entreprises. Il constitue également une garantie auprès des organismes bancaires ou des institutions financières octroyant des prêts. Lesquels sont aussi accordés par la Banque européenne d’investissement (BEI), soit directement, soit par l’intermédiaire des banques locales, aux petites et moyennes entreprises. L’Union européenne soutient le réseau des business angels EBAN qui figure comme le représentant paneuropéen de la communauté des investisseurs en phase de démarrage. Très actif dans le financement des PME et dans la création de richesses et d’emplois, le réseau fédère plus de 100 organisations membres dans plus de 50 pays. Enfin, il faut noter que l’Union européenne peut accorder des aides financières aux régions qui présentent un déficit de développement et qui connaissent des difficultés à soutenir les entreprises en émergence sur leur territoire. Dans une autre mesure, elle propose des aides à la création d’entreprise par les fonds structurels et d’investissements européens (FESI). Depuis la loi NOTRe du 27 janvier 2014, ce sont les conseils régionaux qui les perçoivent et les distribuent, selon des priorités qu’elles définissent elles-mêmes. Des aides destinées aux PME, universités, centre de recherche, exploitations agricoles, associations, ONG, collectivités territoriales.

Fonds européens et dispositifs ciblés

Ces fonds se comptent au nombre de quatre : le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen + (FSE +), le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et le Fonds européen pour le développement des affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMP). Outre les FESI, il existe pléthore d’autres possibilités européens et de programmes plus ciblés tels que l’EaSI (pour la programmation 2021-2027, l’EaSI a intégré le FSE +) qui soutient les entreprises de l’économie sociale et solidaire à emprunter à taux réduit, le programme Horizon Europe pour les projets innovants d’entreprises, le Socama pour la réalisation de travaux. Les CCI territoriales sont les structures toutes indiquées et compétentes pour renseigner les entrepreneurs voulant solliciter une aide européenne. Les Euro Info Centres guident aussi les dirigeants vers les possibilités de financement qui leur correspondent le mieux. On le voit, l’Union européenne est une chance pour notre économie et notre tissu entrepreneurial.