Assemblée générale

L’Umih 80 réfléchit à l’avenir du secteur de l’hôtellerie restauration

Début novembre, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) de la Somme tenait son Assemblée générale au Château de Tilloloy. Une rencontre qui a permis d’aborder les problématiques auxquelles sont confrontées le secteur.

L’Umih 80 tenait son Assemblée générale au Château de Tilloy. (c)Aletheia Press/ DLP
L’Umih 80 tenait son Assemblée générale au Château de Tilloy. (c)Aletheia Press/ DLP

« Enfin une année complète ! », lance Bruno Asnar, président de l’Umih 80 à l’occasion de l’Assemblée générale de son organisation, début novembre, au Château de Tilloloy. Le président se félicite également de la bonne saison estivale. « Nous avons pu constater une hausse de fréquentation partout dans le département. Nous sommes une destination de plus en plus attractive », souligne-t-il, rappelant qu’un touriste sur deux vient des Hauts-de-France et qu’un sur cinq est étranger. « Nous avons constaté une baisse de la clientèle britannique, mais nous avons vu l’arrivée de nouveaux visiteurs en provenance du sud », note-t-il.

Une situation complexe

Des bonnes nouvelles qui n’effacent pas cependant la situation délicate de nombreux établissements : depuis l’été, ceux qui ont bénéficié d’un PGE doivent commencer à le rembourser. « Nous discutons encore pour pouvoir trouver des solutions et éventuellement avoir plus de souplesse sur les échéances », assure le président de l’Umih. 47% des professionnels ont eu recours au PGE. « Ce n’était pas une aide, mais un achat de trésorerie, les résultats précédents étaient artificiels. Nous devons retrouver de la rentabilité, recréer de la valeur », insiste-t-il.

Une nécessité qui se heurte à la hausse des matières premières, la flambée des coûts de l’énergie, le manque de main d’œuvre et le changement d’habitudes des consommateurs. La crise sanitaire a, par exemple, entraîné une hausse de +25% de la vente à emporter et une baisse de 34% en moyenne du chiffre d’affaires des restaurateurs. 

« Nous devons nous remettre en question, interroger nos pratiques. Nos métiers représentent 1,3 million de salariés et 45 000 apprentis, ce n’est pas rien. Nous devons démontrer que nous sommes un secteur d’avenir en remettant l’humain au centre de nos préoccupations et en nous replaçant dans une logique de service », lance Bruno Asnar.

Christine Debureaux a exploré plusieurs pistes pour fidéliser les salariés de l’hôtellerie restauration. (c)Aletheia Press/ DLP

Le management, un sujet clé

Afin de réfléchir sur la question du management, l’Umih 80 avait invité Christine Debureaux, fondatrice d’Expert RH. « Vos salariés ont redécouvert, voire découvert ce qu’était la vie de famille, cela a provoqué beaucoup de remises en question », rappelle-t-elle. On estime aujourd’hui que 300 000 postes sont à pourvoir dans le secteur. Si le Gouvernement a récemment annoncé la création d’un titre de séjour aux bénéfices des salariés travaillant dans les secteurs en tension, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration ont aujourd’hui besoin de « séduire leurs salariés ».

« Il faut oser recruter des personnes très éloignées de vos métiers qui souhaitent se reconvertir », encourage Christine Debureaux qui parle aussi de responsabiliser chaque salarié, de mieux travailler les plannings, de prendre le temps d’intégrer les arrivants ou encore de mieux partager la valeur. « Vos collaborateurs sont eux aussi touchés par l’inflation, allez au-delà des grilles des conventions collectives ! », propose-t-elle.

Faire d’Amiens une destination gourmande

« Nous voulons profiter de la labellisation ‘’Région européenne de la gastronomie 2023’’ pour développer l’idée qu’Amiens est une destination gourmande », explique Pierre-Yves Hurtevent, directeur de l’Office de tourisme et des Congrès d’Amiens Métropole. Pour cela, il souhaite impliquer les partenaires institutionnels, les professionnels de l’hôtellerie restauration ainsi que les habitants. « Il faut que les visiteurs aient le sentiment de vivre une expérience typiquement amiénoise. Cela passe par le développement de notre propre répertoire gastronomique », ajoute-t-il. Un défi pour lequel il compte mobiliser toute la « créativité des chefs locaux ».