L'UIMM soigne l'attractivité des métiers de la métallurgie
L'UIMM Picardie défend les industriels de la métallurgie du territoire et s'attache à promouvoir ses métiers. L'année 2024 a notamment été dédiée à renforcer cette attractivité. Thierry Baschet, président, revient sur les actions menées.

L'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Picardie souhaite promouvoir son activité et ses métiers. Il faut dire que la fédération est puissante puisqu'elle compte 320 entreprises adhérentes en Picardie couvrant 26 000 salariés du secteur. «Ce qui est important de comprendre, c'est que deux tiers de nos entreprises adhérentes sont des structures de moins de 50 salariés, nous avons un grand réseau de PME dont 50% sont situées dans l'Oise, 25% dans l'Aisne et 25% dans la Somme, et parmi ces nombreux adhérents, certains sont connus du grand public, comme Le Creuset ou Yamaha dans l'Aisne, Airbus à Méaulte, et Massey-Ferguson à Beauvais, décrit Thierry Baschet, président de l'UIMM Picardie. Nous avons une diversité d'activités dans la région : équipementier automobile, machinisme agricole, équipements industriels, aéronautique, et plus classiquement les fonderies et le traitement des métaux».
Du service aux entreprises
L'UIMM Picardie compte trois implantations territoriales à Saint- Quentin, Amiens et à Fitz-James et emploie une vingtaine de salariés à temps plein. Ces derniers s'investissent dans le service aux entreprises adhérentes en matière de juridique et social, en accompagnement RH, en santé sécurité, dans l'environnement, l'emploi et les compétences, et le développement économique. «Il y a un ralentissement d'activité et quelques difficultés pour certaines entreprises mais nous n'avons pas de vagues de plans sociaux même s'il est vrai que le téléphone sonne beaucoup et que les entreprises se renseignent sur ce qu'elles peuvent faire ou ne pas faire dans ces domaines», explique le président.
L'année 2024 a été consacrée en grande partie à l'attractivité. L'UIMM a ainsi participé au projet Forindustrie, un monde virtuel reprenant les codes du jeu et permettant aux jeunes de mieux appréhender les métiers de la métallurgie et de l'industrie. «Il faut aller chercher les jeunes en leur proposant un outil innovant qui fait penser à un jeu et qui va les amener à regarder des vidéos expliquant nos métiers», souligne le président. Une vingtaine d'entreprises picardes y a participé et 12 000 participants ont été enregistrés. L'opération sera renouvelée cette année avec un nombre accru d'entreprises locales.

Redorer l'image des métiers de l'industrie
Toujours en matière d'attractivité, l'UIMM s'est investie dans la tenue de l'événement Viva Fabrica ! qui a eu lieu à Lille et a attiré 25 000 visiteurs dont 15 000 scolaires. Le salon s'est déroulé sur cinq jours et a donné à voir l'usine d'aujourd'hui et de demain. «Il nous faut lutter contre la désaffection pour nos métiers, souvent due à une image désuète et fausse d'entreprises aux équipements anciens où le management d'un autre temps ne saurait récompenser leurs salariés, souligne Thierry Baschet. Nos entreprises sont non seulement propres et innovantes mais elles couvrent des métiers qui vont du bureau d'étude à l'outilleur spécialisé et nous payons plutôt bien, les salaires moyens sont 20% plus élevés que ceux de la moyenne des secteurs professionnels. Et puis, il est important de dire que l'industrie n'est pas réservée aux hommes, nous cherchons à embaucher des femmes». Dans la même veine, le camion digital La Fabrique 4.0 continuera de voyager dans l'ensemble de la région cette année. Depuis son lancement en 2022, il a été installé à 129 reprises et a reçu 35 000 visiteurs qui peuvent mieux se figurer ce que sont l'industrie et la métallurgie.
Parmi les sujets d'actualité qui mobilisent l'UIMM, le président évoque la directive européenne CRSD qui vise à améliorer et à harmoniser la divulgation d'informations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) par les entreprises. «La France veut toujours faire mieux et avant par rapport aux autres, elle est le premier pays à l'appliquer, c'est un peu se mettre un boulet au pied que les autres entreprises européennes, très souvent, n'ont pas, regrette Thierry Baschet. Avant d'ajouter : «Nous sommes déjà le pays où les charges sociales sont les plus importantes, où les impôts de production sont les plus élevés, il faut peut-être arrêter de les charger davantage, si l'on veut réussir ensemble le pari de la réindustrialisation». À ces dispositions réglementaires nouvelles s'ajoute un contexte économique et politique incertain. «L'impact que nous mesurons à travers nos centres de formation Proméo, c'est que les budgets dédiés à la formation sont réduits par les employeurs, beaucoup d'industriels font le gros dos».
En chiffres
- 320 entreprises adhérentes en Picardie
- 26 000 salariés
- 23 000 bénéficiaires