L'UIMM Flandre maritime veut redorer l'image de l'industrie

C’est un constat récurrent sur le territoire dunkerquois depuis plusieurs années : les entreprises du secteur de l’industrie, et de la métallurgie en particulier, ne trouvent plus la main-d’œuvre dont elles ont besoin. La situation est telle que certaines renoncent même à répondre à des appels d’offres, faute de salariés. Un constat préoccupant alors même que le territoire a entamé sa réindustrialisation et que plusieurs grosses implantations d’entreprises ont été annoncées en début d’année, lesquelles devraient créer quelques milliers d’emplois directs. 

«Pourtant, la métallurgie offre de belles opportunités de carrière et n’a pas plus rien à voir avec ce que l’on a pu connaître dans les années 60-70. C’est un secteur qui s’est fortement digitalisé, où les opérateurs, par exemple, ne sont plus cantonnés à une seule tâche répétitive mais au contraire gèrent un large processus de fabrication complètement robotisé», commente Joëlle Burggraeve, secrétaire générale de l’UIMM Flandre maritime. «Mais rien n’y fait. Dunkerque a beaucoup souffert de la désindustrialisation dans les années 80 et reste très marquée par la fermeture des Chantiers de France. Près de 40 ans après, pour beaucoup de parents la métallurgie est une voie de garage», se désole-t-elle.

Plus d'une centaine d'emplois non pourvus localement

Devant l’urgence, toutes les occasions sont bonnes pour faire la promotion des métiers de la métallurgie auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi. Le centième anniversaire de sa naissance que l’UIMM Flandre maritime fête cette année en est une. Durant les festivités qui se sont déroulées du 22 au 24 juin derniers, l’organisation patronale a accueilli devant ses locaux dunkerquois la Fabrique 4.0, une ligne de production mobile complètement automatisée, installée dans la remorque d’un 38 tonnes, conçue et financée par l’UIMM Hauts-de-France. «Quand les jeunes la découvrent, leur première réaction diffère beaucoup de l’image qu’ils ont d’une ligne de production dans une usine», commente l’animateur de la Fabrique 4.0, non sans un brin de fierté. 

Et comme susciter des vocations ne suffit pas, la visite de la Fabrique 4.0 s'est poursuivie par un passage par le centre de formation de l’UIMM Flandre maritime, l’AFPI, où étaient présentées toutes les formations qui mènent aux métiers de la métallurgie. Pôle emploi, Entreprendre ensemble (une association qui œuvre pour le retour à l’emploi des personnes qui en sont très éloignées), le GEIQ (groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification) des métiers de la métallurgie et de nombreux centres de formation étaient également présents pour recevoir les candidats à une carrière dans le secteur. «Franchement, la situation est telle que nous ne sommes même plus concurrents entre nous. Au contraire, nous avons bien compris que notre intérêt était de nous unir et d’œuvrer dans le même sens pour attirer les vocations», commente une représentante de l’école de production usinage Littoral Tech, qui vient d’ouvrir à Dunkerque.

Les festivités se sont poursuivies le lendemain par un job dating auxquels tous les demandeurs d’emploi du territoire étaient conviés. Plus d’une centaine d’offres d’emploi pour le seul secteur du Dunkerquois y étaient proposés.