Industrie de la cosmétique

L'Oréal mise sur une industrie d'excellence et inclusive

Spécialisée dans la fabrication de maquillage pour la division Luxe, l'usine L'Oréal de Lassigny fêtera ses 60 ans en 2026. Ce site ultra-technologique se veut aussi être responsable et inclusif, à l'instar de toutes les usines du groupe. À l'occasion de la Semaine de l'industrie et du DuoDay, l'usine a ouvert ses portes, le 21 novembre, au ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie Marc Ferracci pour montrer ses solutions innovantes qui dessinent l'industrie du futur. Le groupe embauche notamment des personnes autistes, à travers son programme Gloria.

Hervé Navellou, président de L'Oréal France. (c)VK
Hervé Navellou, président de L'Oréal France. (c)VK

À Lassigny, l'usine L'Oréal fait partie des quatre usines des Hauts-de-France du groupe, des 11 usines en France et des 37 dans le monde. En France, L'Oréal est l'un des piliers du paysage industriel français avec une forte empreinte territoriale, qui emploie 15 500 collaborateurs sur le territoire, travaille avec 900 fournisseurs français, dont un quart de la production du groupe et 70% des investissements y sont réalisés. « Nous avons toujours eu à cœur d'avoir un ancrage en France », témoigne Hervé Navellou, président L'Oréal France depuis deux ans, précisant que depuis cinq ans le groupe a investi 500 millions d'euros en France, soit 40% de ses investissements mondiaux. Dans les Hauts-de-France, avec ses quatre usines (5 000 emplois dont 1 500 directement employés) le groupe déploie son savoir-faire industriel qui rayonne dans le monde entier et cartonne à l'export.

L'usine est ultra-technologique.

Depuis quelques années, le groupe - leader mondial de la beauté - s'est engagé dans une démarche RSE forte et ambitieuse qui impacte sur la filière de la cosmétique, la deuxième exportatrice du commerce extérieur français. Surfant sur un marché en croissance (en 2023, le groupe a généré un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards d'euros en France, avec plus de 42 millions de consommateurs tout en possédant plus de 50 marques), L'Oréal a transformé ses usines, tant sur le plan technologique, environnemental que sociétal. « Aujourd'hui, 98% de nos usines sont alimentées par des énergies renouvelables », assure le président France du groupe.

À Lassigny, une usine inclusive

Dans cette transformation, l'humain est au cœur de la démarche. Si 100% des objectifs ergonomiques ont été atteints, depuis quatre ans le groupe a lancé le programme Gloria (faire Grandir L'Oréal par l'Inclusion d'Adultes Autistes), en partenariat avec l'association "Vivre et Travailler Autrement". Ce programme vise à recruter et intégrer des personnes autistes avec une déficience intellectuelle.

Ainsi, à Lassigny, sept personnes autistes (soit 11% des effectifs), embauchés en CDI, travaillent sur une ligne dédiée, avec une dizaine de missions (étiquetage, pose de matière première...) leur conférant une polyvalence des tâches. « Nous les accompagnons, leur proposons des formations adaptées pour une évolution au sein de l'entreprise, explique Julie Manso, directrice de l'usine depuis juillet 2024. Une équipe médico-sociale les accompagne également en journée, et un hébergement leur est proposé car l'objectif est leur épanouissement personnel. Et inclure des personnes en situation de handicap fait aussi avancer la société car il y a une libération de la parole et un changement de regard sur le handicap au travail. » Par ailleurs, le site travaille également avec l'EPIDE, un établissement dédié à l'insertion des jeunes, l'association Elles Bougent, qui vise à susciter des vocations féminines ou encore l'Ecole de la 2e chance.

Les collaborateurs du programme Gloria à Lassigny possèdent une ligne dédiée.

De futurs projets

Cette inclusion est un engagement fort du groupe, dessinant l'industrie du futur. L'usine de Lassigny, qui s'étend sur un terrain de 13 ha dont 45 000 m² de bâtiments, a opéré également d'autres transformations. Racheté par L'Oréal à Yves Saint Laurent en 2008, le site est désormais spécialisée exclusivement dans la fabrication de maquillage (le rouge à lèvre, le gloss, la poudre et la mascara) pour la division Luxe et les marques YSL, Lancôme, Armani, Prada et Valentino. Le groupe a investi dans des outils ultra-technologiques sur ce site, permettant ainsi de fabriquer des petites et des grandes séries allant de 500 à 100 000 unités sur une même ligne (le site compte 30 lignes de conditionnement). À Lassigny, 700 formules, 2 000 produits, 2 800 composants et 80 formats sont gérés.

Les rouges à lèvres du groupe sont notamment fabriqués à Lassigny. (c)VK

Déjà engagé localement, avec 63% des fournisseurs du site qui sont français, L'Oréal va investir à Lassigny pour un avenir plus vert : d'ici trois ans, L'Oréal ambitionne d'installer 8 000 m² de panneaux photovoltaïques et de réutiliser à 100% ses eaux industrielles d'ici 2030. « Nous nous engageons dans l'éco-conception de produits avec les marques, notamment avec un système de recharge », précise Julie Manso.

En visite en ce jour très particulier du DuoDay, qui met en avant le handicap au travail, le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Marc Ferracci, voit ce site comme un exemple de ce que doit être l'industrie du futur : « En France, nous avons des champion mondiaux, comme L'Oréal. Dans cette unité de production, on incarne une certaine idée de la responsabilité sociale, et dans cette usine il y a une approche extrêmement inclusive, avec des personnes autistes qui sont accompagnées vers l'emploi et cela me tient particulièrement à cœur car, dans une usine comme celle-ci, on doit donner leur chance à tous les talents et c'est au fond ce message que l'on veut passer leur des DuoDay. L'usine a aussi une forte empreinte territoriale et c'est aussi ça le message : l'industrie est une chance, une chance pour nos territoires et c'est une activité économique qui peut s'installer partout. »

Le ministre Marc Ferracci en visite sur le site L'Oréal de Lassigny et Julie Manso, la directrice du site.



L'Oréal en chiffres

90 000 collaborateurs dans le monde / 15 000 en France

63 000 points de vente

900 fournisseurs français / 80% des fournisseurs en Europe 

41,18 milliards d'euros de chiffre d'affaires

112 ans

610 brevets

37 marques internationales et 50 marques françaises


L'impression 3D pour rester agile et rapide 

À l'heure d'une évolution très rapide du marché, le groupe a mis en place une imprimante 3D pour concevoir les godets en 3D, c'est-à-dire les supports pour le conditionnement, qui permettent de fabriquer des produits pouvant varier rapidement de format. « L'objectif est d'être plus agile et rapide, explique la directrice du site. Nous avons déjà 80 teintes pour un seul rouge à lèvres et la tendance est à la personnalisation, donc nous pouvons aujourd'hui fabriquer rapidement de nouveaux modèles grâce à cette impression 3D. »

Un fois prototypés et imprimés en 3D sur place, ces godets sont industrialisés à grande échelle par une  entreprise française. Finalement, la rapidité est bien trouvée : le délais d'industrialisation de ces godets est passé de plusieurs semaines et mois à seulement une semaine.

L'imprimante 3D est installée proche des lignes de conditionnement.