L’ONERA, le centre français de recherche aérospatiale, étend son atelier lillois
L’ONERA, le centre français de recherche aérospatiale, a inauguré son nouvel atelier de maquettes pour souffleries à Lille. Placé sous la tutelle du ministère des Armées, l’ONERA créé et teste des maquettes pour le secteur de la Défense et de l’aviation civile.
L’ONERA est un acteur méconnu, alors qu’il est le Centre français de recherche aérospatiale et est reconnu à l’international par de nombreuses grandes entreprises. Il compte comme client Airbus ou Boeing et travaille souvent main dans la main avec la NASA. L’ONERA créé des maquettes afin de les expérimenter en soufflerie pour étudier de nouveaux concepts pour l’aéronautique de demain. Un domaine important au niveau national et international, qui a pourtant connu des années compliquées, entre 2010 et 2021, mais qui désormais voit son carnet de commandes se remplir à grande vitesse.
Pour faire face à cet afflux, l’atelier maquettes a été agrandi. «Il est unique en Europe, et peut-être au monde. Grâce à ces nouvelles infrastructures de pointe, l’ONERA renforce ses compétences dans la conception de maquettes en fournissant des solutions de haute précision au service de la Défense et de l’aviation civile. C’est aussi un signal fort de notre attachement à la Région Hauts-de-France, dont le soutien a encore été précieux pour la réussite de ce projet», souligne Bruno Sainjon, président de l’ONERA.
L’atelier de l’ONERA de Lille a donc été agrandi de 450m2, pour atteindre 1 500m2. Il est le fruit du regroupement des activités qui existaient déjà à Lille avec celles qui se trouvaient sur le site ONERA de Meudon. Certaines machines ont en effet été transférées afin de permettre aux techniciens lillois, tous formés dans la région, de travailler dans de bonnes conditions, avec des machines de fabrication française et allemande.
Des maquettes de haute précision
C’est un investissement de plus de 4 millions d’euros qui a été réalisé pour ces ateliers et ces maquettes. «L’ONERA a un rôle stratégique, non seulement en tant qu'institution scientifique majeure, mais aussi en tant que moteur de création d'emplois qualifiés et de savoir-faire dans la région. Il constitue un véritable levier de transformation économique et industrielle pour les Hauts-de-France, et contribue à l’avancée régionale vers de nouvelles technologies. Les Hauts-de-France sont fiers de soutenir les chercheurs dans ces nouvelles infrastructures de pointe», a ajouté Xavier Bertrand, le président de la Région.
Chaque année, l’ONERA réalise à peine dix maquettes par an. Ce chiffre peut paraître peu élevé, mais ces réalisations sont extrêmement précises, de l’ordre du centième de millimètre, «plus fin que des cheveux», expliquent les spécialistes du Centre français de recherche aérospatiale. Chaque maquette est donc unique, et sa création se fait sur un temps long : six mois de conception sur ordinateur et en moyenne un an de réalisation physique. C’est également pour cela que ces maquettes coûtent plusieurs milliers d’euros chacune, et qu'elles sont à destination de la défense (l'ONERA est sous tutelle du ministère des Armées), et des grandes entreprises de l'aviation civile telles que Dassault ou Safran.