L’hydrogène vert prêt à s’installer dans l’Audomarois

La société Les Energies renouvelables a été créée à Saint-Omer il y a quatre ans par Benoît Vantourout, ingénieur spécialisé. Elle travaille aujourd’hui principalement à produire de l’hydrogène à partir d’énergies renouvelables.

L’hydrogène vert est une alternative séduisante aux moteurs essence ou diesel. © Pixabay
L’hydrogène vert est une alternative séduisante aux moteurs essence ou diesel. © Pixabay

Les Energies renouvelables : le nom tombait sous le sens. Cette société, hébergée à la Station à Saint-Omer, prépare l’arrivée de l’hydrogène vert sur le territoire. A sa tête, Benoît Vantourout, un ingénieur. 

Après une carrière dans différents groupes et conglomérats internationaux, spécialisés dans les énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le solaire, Benoît Vantourout est revenu dans l’Audomarois pour se rapprocher de sa famille. «J’ai créé ma société pour aider les porteurs de projet à monter des projets dans le domaine de l’énergie renouvelable», explique-t-il.

Benoît Vantourout se positionne comme acteur indépendant des grands groupes industriels ou énergéticiens. Grâce à sa société LER et ses collaborateurs, il a développé, à sa taille, des projets de plus petite ampleur avec des installations industrielles, notamment des grandes éoliennes, des panneaux solaires ou de production d’hydrogène renouvelable.

Hydrogène gris ou vert

C’est bien dans ce dernier, qu’il voit aujourd’hui le plus d’opportunités. Il faut dire que le secteur est en plein développement dans le monde entier : source d’énergie pour l’industrie, l’automobile ou la production d’électricité. 

Et si la France fabrique un million de tonnes par an d’hydrogène, c’est principalement de l’hydrogène gris, produit à partir d’hydrocarbures. Un mode de production bien trop émetteur de CO2 pour avoir un réel avenir : une tonne produite, engendre 10 tonnes de CO2.

GAZ62-LER-hydrogene-vert-La-station-St-Omer-10032021-MR.jpg
L’entreprise LER est hébergée à La Station à Saint-Omer. © Aletheia Press/MR

Tout le contraire de l’hydrogène vert, produit à partir de l’électrolyse de l’eau, qui, elle, rejette principalement de l’oxygène et utilise une énergie décarbonée (nucléaire, éolienne ou hydraulique). 

«Ce que j’essaie de faire, c’est de coupler ces installations de production d’hydrogène à des moyens de production d’énergie renouvelable, appuie Benoît Vantourout. C’est le modèle que je développe. Cela fait quatre ans que j’y travaille, j’ai une certaine avance sur cette technologie.»

Il s’est ainsi lancé dans le conseil et assistance en maîtrise d’ouvrage sur de grands projets : «Ce sont des projets de très grande taille, comme avec la société H2V, en cours de développement, qui se projette dans le Dunkerquois, en Normandie et ailleurs.»

Développer le parc de véhicules

Il espère que quelques unités de production voient rapidement le jour dans l’Audomarois. Reste à en assurer le débouché. Si l’utilisation industrielle de l’hydrogène vert pourrait poser une excellente base, son utilisation dans les véhicules lui ferait réaliser un bond conséquent. 

«L’hydrogène se développera en même temps que le nombre de véhicules. Plus on investira dans la production de véhicules roulant à l’hydrogène, plus le nombre de stations en France augmentera», défend Benoît Vantourout.

La France ne compte pratiquement pas de stations de recharge pour les véhicules légers. Aujourd’hui seulement deux agglomérations, Lens et Pau, font rouler leurs transports urbains à l’hydrogène. En comparaison, l’Allemagne dispose de 150 stations de recharge destinées aux véhicules et même un train roule à l’hydrogène. En Suisse, une partie des transports routiers ont choisi ce carburant. Et le Japon a une large avance avec un parc automobile et de transports routiers conséquent.