Saint-Avold Synergie
L’hydrogène énergétique, fédérateur d’une ambition de territoire
Ce 2 mars, un
partenariat a été acté et signé à Saint-Avold. Il vise à créer
un centre international de qualification et de certification de
composants hydrogène sur le territoire du Warndt Naborien, en y
intégrant une démarche de formation initiale et professionnelle.
Un ambitieux projet mosellan de revitalisation du territoire de Saint-Avold trouve sa source dans la décision de fermer la tranche charbon de la centrale thermique Émile Huchet. L’ambition ici portée fait partie intégrante des projets de reconversion industrielle, pour contribuer à insuffler un dynamisme au territoire autour d’un nouveau dessein industriel et pour accélérer la transition énergétique. Antoine Legros, président du Groupe Institut de Soudure, Claude Trink, président du PPE et Philippe Burg, directeur de l'IUT de Moselle-Est, ont signé à Saint-Avold, un partenariat qui vise à créer un centre international de qualification et certification de composants hydrogène sur le territoire du Warndt Naborien, en y intégrant une démarche de formation initiale et professionnelle. La signature est intervenue en présence de Salvatore Coscarella, président de la Communauté d'agglomération Saint-Avold Synergie.
Un partenariat de haut niveau
On rappellera les protagonistes de cette avancée pour le territoire. D'abord, le PPE, association mosellane implantée sur le territoire Naborien, est mandatée par la Communauté d'agglomération de Saint-Avold Synergie pour initier la filière hydrogène du Projet de Territoire du Warndt Naborien. Le PPE a pour but de valoriser le territoire de la Moselle-Est. Son action remonte à la première transition industrielle du territoire rendue nécessaire par la fin des activités du bassin houiller dans les années 1990. Elle est à l'origine de la création du Composite Park à Saint-Avold et de la structure Alphea consacrée à l'hydrogène. Le PPE est membre de France Hydrogène, l'association française de l'hydrogène. Ensuite, le Groupe Institut Soudure. Il a pour mission de créer, de développer et de mettre en œuvre des solutions dans le domaine de l’assemblage et des contrôles associés. Il répond ainsi aux attentes des industriels en ce qui concerne la sécurité des hommes et des installations, la compétence et l’habilitation des collaborateurs, la conformité aux réglementations, le déploiement des meilleures pratiques, la maintenance prédictive, les challenges liés à l’industrie du futur, le support technique, la documentation et la participation aux actions de normalisation. L’Institut de Soudure est reconnu comme le Centre technique industriel du soudage et des contrôles associés en France. Enfin, l'IUT de Moselle-Est. Il est une composante de l’Université de Lorraine implantée à Sarreguemines, Forbach et Saint-Avold. L'offre de formation de l'IUT de Moselle-Est comporte quatre spécialités de DUT uniques en Lorraine et six licences professionnelles. Celles-ci sont toutes semestrialisées et intégrées dans le cursus LMD (Licence-Master-Doctorat). L'IUT participe ainsi à l'aménagement du territoire en offrant aux jeunes des formations universitaires de proximité et en développant un partenariat étroit avec de nombreuses entreprises de la région en particulier au travers de Plastinnov, sa plateforme de transfert de technologie labellisée par le ministère de l'Enseignement supérieur.
Un process maîtrisé
La première phase du partenariat débutera par le lancement d’une étude qui va confirmer le besoin et chiffrer les emplois induits qui pourraient être générés. Les premières conclusions de l’étude sont attendues à l’automne 2021. Claude Trink a souligné que «cette action s’inscrit dans la thématique «réindustrialisation» du Projet de Territoire Warndt Naborien (PTWN) soutenu par les pouvoirs publics. Elle vise à établir et pérenniser les conditions de soutien à une filière hydrogène en construction sur le territoire lorrain. La spécificité du territoire est marquée par une dynamique transfrontalière et la présence de grands acteurs de la filière hydrogène impliqués localement et cherchant aujourd’hui à y installer de nouvelles activités pourvoyeuses d’emplois.» Antoine Legros a indiqué qu’«avec ce partenariat, nous réunissons les conditions sur le territoire pour la montée en puissance de l’hydrogène au service d’une économie décarbonée. Un tel centre aura pour vocation de mettre à disposition des industriels des moyens de qualification et d’essais, et permettre de doter les acteurs locaux des nouvelles compétences technologiques indispensables à la future filière.» Philippe Burg a précisé que «l’étude se veut ambitieuse, avec la volonté de répondre à des besoins identifiés sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène énergétique, en analysant le cadre réglementaire et les besoins en tests, essais et équipements nécessaires à la future filière, de mettre l’accent sur les compétences et ressources humaines requises et d’initier les cursus adaptés de formation à l’hydrogène énergétique sur le territoire lorrain, d’élaborer un pôle d’expertise d’une portée dépassant le cadre lorrain.»
L'énergie du futur ?
L’hydrogène est considéré comme un moyen durable de stocker de l’énergie, afin de pouvoir réutiliser celle-ci plus tard. Ce qui n’est pas possible avec l’électricité. On se situe là dans l’intégration de davantage de renouvelable dans la consommation en énergie : l'une des pierres angulaires de la transition énergétique. Le Japon est le pays le plus avancé au monde en matière d’utilisation de l’hydrogène. La consommation mondiale est pour l’heure assez sporadique. Quelque 56 millions de tonnes, soit moins de 2 % de la consommation mondiale d’énergie. Selon plusieurs études, l'hydrogène pourrait représenter près d'un cinquième de l'énergie totale consommée à l'horizon 2050. Cela permettrait de contribuer à hauteur de 20 % à la diminution requise pour limiter le réchauffement climatique à 2°C. L'hydrogène pourrait alimenter 10 à 15 millions de voitures et 500 000 camions d'ici à 2030. La demande annuelle d'hydrogène pourrait globalement être multipliée par dix d'ici à 2050 et représenter 18 % de la demande énergétique finale totale dans le scénario des 2°C. À cet horizon, l'hydrogène pourrait générer un chiffre d'affaires de 2 500 milliards de dollars et créer plus de 30 millions d'emplois. On le voit, à l’échelle naborienne, le projet d’implantation de ce centre mondial de composants hydrogène va bien au-delà d'un périmètre local.
«L'hydrogène représente actuellement moins de 2 % de la consommation mondiale d’énergie. Il pourrait représenter près d'un cinquième de l'énergie totale consommée à l'horizon 2050. Cela permettrait de contribuer à hauteur de 20 % à la diminution requise pour limiter le réchauffement climatique à 2°C.»