Confection Serge Bavay à Douchy-les-Mines

L’histoire d’un rebond face aux difficultés

Il porte un nom emblématique sur le marché de la confection dans les Hauts-de-France, plus précisément à Douchy-les-Mines. Rencontre avec Serge Bavay… ou l’histoire d’un rebond du linge de maison au monde de l’équitation.

Serge Bavay, fondateur et dirigeant de l’atelier de confection éponyme.
Serge Bavay, fondateur et dirigeant de l’atelier de confection éponyme.
La société Confection Serge Bavay offre à ses clients une grande expertise en broderie, forte d’investissements en machines et en formation de ses salariés.

«Je suis le représentant de la 4e génération familiale à Douchy-les-Mines, puisque mon père a repris l’atelier de confection de mon grand-père, où étaient produits par exemple des mouchoirs, qui lui-même avait pris la succession de son père» rappelle Serge Bavay, en préambule de notre entretien. «J’ai toujours connu ça, depuis tout petit ! Et c’est naturellement que j’ai créé mon propre atelier ici même, en 1986, un bâtiment que je louais au départ et que j’ai fini par acheter. A l’époque mon père travaillait encore et il y avait du travail pour tout le monde».

Les tapis de selle et bonnets pour chevaux conçus à Douchy-les-Mines sont commercialisés par la marque Paddock Sports.

Retour à la case départ !

Spécialisé dans la confection de linge de maison, l’atelier de Serge Bavay intervient en sous-traitance pour une dizaine de clients. Et jusqu’au début des années 2000, l’activité bat son plein et l’entreprise de Douchy-les-Mines traverse les années dans la sérénité. Jusqu’à la crise du textile et la délocalisation massive de la production vers l’Asie. «Nous avons perdu beaucoup de marchés à cette époque, c’était compliqué»

Mais le hasard fait souvent bien les choses et rapidement notre entrepreneur rebondit en passant du linge de maison au monde de l’équitation. Un retour à la case départ payant ! «J’ai su que la société Brod’Innov, installée en région parisienne, cherchait un confectionneur pour réaliser des produits textile destinés à l’équitation» explique Serge Bavay. «Nous n’avions pas cette expertise, il a donc fallu tout apprendre et former tout le monde… cela n’a pas été facile, mais nous avons relevé le défi ! Aujourd’hui, nous développons nos propres produits avec notre client, des produits techniques sur lesquels nous apportons notre savoir-faire en matelassage, broderie… nous avons par exemple inventé le tapis de selle Sport».

«Mes salariés se sont bougés pour l’entreprise, seul cela aurait été impossible !» rappelle Serge Bavay.

Les tapis de selle et bonnets pour chevaux conçus à Douchy-les-Mines sont commercialisés par la marque Paddock Sports. Un modèle de tapis de selle «amortisseur» est aujourd’hui en cours de développement, tandis que l’atelier de confection intervient également en sous-traitance pour la marque de vêtements d’équitation Pénélope, notamment quant à la personnalisation des produits commandés en magasin. «Nous avons su rebondir grâce à la confiance de Céline Leroux ! (NDLR : dirigeante de Brod’Innov, société qui commercialise les marques Paddock Sports et Pénélope) Et la crise sanitaire que nous avons traversé a montré que l’on peut faire du beau travail en France avec des petits ateliers comme le nôtre».

Emmener l’entreprise vers l’autonomie !

En parallèle, l’atelier a conservé une activité de broderie pour divers clients et de matelassage pour deux acteurs économiques régionaux qui distribuent, notamment, des couvertures pour les hôpitaux et les maisons de retraite. Avec deux embauches au cours des 12 derniers mois, la société Confection Serge Bavay emploie à ce jour 9 salariés et envisage l’avenir avec sérénité. Et son fondateur et dirigeant porte une ambition. «Mon objectif est d’emmener l’entreprise vers l’autonomie avant de partir en retraite, d’ici 4 ou 5 ans» confie Serge Bavay, «pour que l’entreprise puisse continuer à tourner sans moi. C’est un gros challenge en termes d’organisation, d’informatique… dans notre histoire, le plus dur a été de former le personnel et de ne licencier personne. Ce n’est pas facile pour le personnel de changer, comme lorsque nous avons commencé la confection de produits d’équitation. Mais si nous sommes encore là, c’est grâce à tout le monde ! Mes salariés se sont bougés pour l’entreprise, seul cela aurait été impossible !».

Et de conclure : «Je prends le temps de discuter chaque matin, pour savoir s’il y a des problèmes, des soucis. C’est important à mes yeux de ne pas garder pour soi les choses qui ne vont pas. Et si je me bats pour cette entreprise, c’est pour finir proprement et qu’elle soit pérenne. Je pourrais vendre, ce serait plus simple, mais ce n’est absolument pas mon intention, au contraire». La promesse d'un avenir au galop !