Aménagement

L’extension du centre hospitalier d’Abbeville inaugurée

Situé aux portes du centre-ville, le centre hospitalier d'Abbeville s’est enrichi de 14 000 m² supplémentaires. Ouvert depuis la mi-octobre 2022, les nouveaux bâtiments abritent notamment le Service d’accueil des urgences, le bloc opératoire, la réanimation, la maternité, la chirurgie ambulatoire… Un bel outil au service de plus de 170 000 habitants salué par l’ensemble des personnalités présentes.

Un bâtiment ancré dans l’urbain existant.
Un bâtiment ancré dans l’urbain existant.

Après plusieurs reports, l’extension du centre hospitalier d’Abbeville (888 lits) a enfin été inaugurée près de 18 mois après sa mise en service. Se développant sur 14 000 m², il abrite sur quatre étages le Service d’accueil des urgences (SAU), les consultations gynécologiques et pédiatriques, le bloc opératoire, le bloc obstétrical, la néonatologie, la médecine ambulatoire, la chirurgie ambulatoire, la réanimation, l’Unité de soins continus (USC), l’Unité de soins intensifs en cardiologie (USIC), la pédiatrie, la maternité, le Centre d’action médico-sociale précoce (CAMPS) et l’Équipe mobile de gériatrie (EMG). La réhabilitation a porté sur 9 200 m² dont une partie des chambres.

Un projet qui s'intègre dans le quartier

L'extension du site a été effectuée côté boulevard des Prés et rue de l'Isle. Les architectes ont proposé un projet qui s'intègre dans le quartier, avec un bardage sur toute la façade. L'entrée principale de l'établissement a été modifiée. Elle se veut plus grande, plus fonctionnelle. Des terrasses vertes ont été installées favorisant les promenades mères-enfants au niveau de la maternité. Le projet architectural a été élaboré par le cabinet d'architectes Art & Build et la société A3 Architectes, lauréats du concours.

Il rassemble un budget global de 47,5 millions d’euros financés notamment grâce à des aides de l’agence régionale de santé à hauteur de 21 millions d’euros. À cela s'ajoutent 4, 9 millions d’euros pour les équipements, aidés à hauteur de 3,9 millions d’euros par l’Union européenne, via la Région. Christian Jadot du cabinet d'architectes Art & Build a rappelé que le projet remontait à huit ans : « L’hôpital est ouvert sur la ville. Nous en avons utilisé les codes. Le hall d’accueil est lumineux pour rassurer le patient qui arrive à l’hôpital. » Il n’a pas oublié l’importance du « bien-être au service du personnel pour attirer de nouveaux talents ».

L’inauguration était attendue depuis longtemps.

35 000 passages aux urgences, 28 900 admissions, 93 000 consultations externes et 840 accouchements par an, l’activité du centre hospitalier - qui emploie 1 750 agents - est soutenue. La direction aime à communiquer sur ses rythmes de travail qui seraient favorables à son attractivité. La directrice, Corinne Séneschal, se félicite du peu de postes vacants. Lors de son intervention, le docteur Michel Kfoury président de la commission médicale d’établissement du centre hospitalier d’Abbeville a informé de l’arrivée de sept médecins en 2022 et de six en 2023, tout en signalant - avec 42 ans de moyenne d’âge -, la jeunesse des agents et la présence de 35 à 45 internes par semestre. Il en a profité pour demander à la directrice Corinne Séneschal des financements pour un nouvel internat, et a également salué les projets pour la psychiatrie et les Ephad.

Déjà une phase deux 

En effet, dans le cadre du Ségur de la santé et après avis du comité territorial d’investissement en santé, l’Agence régionale de santé a décidé de financer la phase deux à hauteur de 20 millions d’euros. Cette nouvelle étape prévoit la construction d’un nouveau bâtiment qui accueillera sur quatre niveaux les consultations et 120 lits d’hospitalisation, ainsi qu’un plateau unifié de consultations au rez-de-chaussée. Il sera construit dans la continuité du bâtiment principal, pour remplacer des locaux anciens. D’autres en centre-ville seront rénovés pour regrouper en un même site l’ensemble des activités ambulatoires de psychiatrie. Le coût total de cette phase deux est estimé à un peu plus de 40 millions d’euros.

Pascal Demarthe, maire d’Abbeville et président de la Communauté d’agglomération de la baie de Somme, s’est réjoui de cette inauguration attendue des Abbevillois, des habitants de l’agglomération et des patients venus de plus loin : « Les travaux et le matériel achetés constituent une véritable chance. Le centre hospitalier entre enfin dans la modernité. Sa vocation est double : être un établissement de référence pour la Somme ouest tout en restant à taille humaine et proche des habitants. » Il a évoqué le projet de parking multimodal porté par l’agglomération et l’État.

Président du Conseil départemental de la Somme, Stéphane Haussoulier a salué un établissement de « référence et de proximité » et annoncé son accord de principe pour aider financièrement à l’aménagement d’une salle dédiée aux mineurs victimes de violences. « Cette inauguration marque une étape significative, a pointé Anne Pinon, vice présidente de la Région en charge de la Santé et des formations sanitaires et sociales. Les indicateurs de santé ne sont pas bons dans notre région mais ce n’est pas une fatalité. »

Une plaque a été dévoilée pour l’occasion.

Un joyau d’excellence

Alors que des grévistes de la CGT se faisaient entendre à l’extérieur pour dénoncer un manque de lits et de personnel, le député François Ruffin a rapporté le témoignage d’une agente qui n’a pas pris de vacances avec ses enfants depuis août. La fermeture de cabinets de médecins de ville en fin d’année aurait créé une suractivité. Il a martelé : « Ce qui compte le plus, c’est l’humain, l’humain, l’humain. Il y a des difficultés à l’hôpital. En terme de reconnaissance, on n’y est pas. Je suis très heureux qu’il y ait ce projet, ce bel hôpital mais il faut de l’argent pour embaucher », a t-il développé. À sa suite, le sénateur Rémi Cardon a aussi regretté le « manque d’attractivité à cause des salaires ». Il s’est ému de la fermeture annoncée de la maternité de Péronne avant d’espérer une loi sur le grand âge et les déserts médicaux.

Hugo Gilardi, Directeur général de l'Agence régionale de santé des Hauts-de-France a insisté sur les projets à venir : « La psychiatrie en a vraiment besoin », a t-il affirmé. Fermant le bal des discours, le préfet de la Somme Rollon Mouchel-Blaisot a rappelé que 172 000 habitants vivaient à proximité du centre hospitalier ouvert tous les jours de l’année et 24 heures sur 24 envoyant ainsi un « message de considération » aux agents : « Il est normal d’avoir un joyau d’excellence. Dans la Somme, on est la pointe de plusieurs innovations comme SimUSanté au CHU Amiens-Picardie », a t-il conclu.