L'ex-aide à domicile de la résistante Madeleine Riffaud jugée pour abus de confiance
Elle est soupçonnée de s'être servie de la carte bancaire de la résistante Madeleine Riffaud, 99 ans, pour de nombreux achats personnels: le procès d'une aide à domicile pour abus de confiance s'est ouvert mardi à Paris...
Elle est soupçonnée de s'être servie de la carte bancaire de la résistante Madeleine Riffaud, 99 ans, pour de nombreux achats personnels: le procès d'une aide à domicile pour abus de confiance s'est ouvert mardi à Paris, pour un préjudice estimé à 140.000 euros.
Madeleine Riffaud, ancienne résistante, journaliste et poète, souffrant de cécité, avait engagé Myriam B. en 2011. Cette dernière intervenait régulièrement à son domicile, en alternance avec des employés de la société qu'elle dirigeait, pour des soins du quotidien et de l'"aide administrative".
Alertée par l'un de ces employés, une amie de la victime avait déposé plainte en février 2022, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire.
Restaurants, coiffeur, salon de beauté, vêtements de marque, bijoux, nourriture pour chat et même un sex-toy: les relevés bancaires de Madeleine Riffaud, épluchés par les enquêteurs, mettent en évidence de nombreuses "dépenses injustifiées et incohérentes eu égard au mode de vie de la victime", alitée depuis 2018, selon le rapport d'enquête.
L'ancienne aide à domicile aurait également fait réaliser des virements de l'assurance-vie de la victime vers son compte courant, alors qu'elle n'avait pas de procuration.
Le préjudice est évalué à 140.000 euros sur la période non prescrite (entre 2015 et 2021) et 160.000 euros au total.
La mise en cause, qui comparaît devant le tribunal correctionnel pour abus de confiance aggravé par la particulière vulnérabilité de la victime, encourt sept ans d'emprisonnement et 750.000 euros d'amende, selon le parquet de Paris.
Depuis sa garde à vue, elle a interdiction de contact avec la victime et d'exercer le même type de profession.
Ces agissements ont placé Madeleine Riffaud, décorée de la Croix de guerre après 1945, dans une situation de fragilité financière, s'inquiètent ses proches: les dépenses nécessaires à son maintien à domicile sont aujourd'hui près de trois fois supérieures à sa pension de retraite. "Il lui reste environ 9 mois de vie avant que tous ses comptes soient dans le rouge", selon son amie à l'origine de la plainte, Eloïse de la Maison.
"Pour elle, l'important, c'est que cette femme ne puisse plus voler quiconque. Et qu'on ne la laisse plus contrôler la vie de personnes en état de dépendance", a-t-elle souligné auprès de l'AFP.
"Non seulement elle a piqué ses économies, mais c'est aussi une retraite d'ancien combattant et une pension d'invalidité pour blessures de guerre, qu'elle a englouties", s'est-elle indignée.
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