L'Europe, "chassée de l'histoire à coups de pied par Trump" selon Mélenchon
"L'Europe est en train de sortir de l'histoire et elle en est chassée à coups de pied par monsieur Trump", a déclaré vendredi à l'AFP le chef de file de la...

"L'Europe est en train de sortir de l'histoire et elle en est chassée à coups de pied par monsieur Trump", a déclaré vendredi à l'AFP le chef de file de la gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon depuis Mexico.
"Trump est en train de dire à l'Europe: vous avez perdu la guerre (en Ukraine) et maintenant c'est moi qui ramasse la mise avec l'accord qu'il impose à monsieur Zelensky", a poursuivi le chef de la France insoumise, interrogé sur le sermon passé par le président américain à son homologue ukrainien dans le bureau ovale devant les caméras.
"M. Zelensky est traité comme ont été traités de très nombreux chefs d'Etat", a-t-il commenté, dénonçant l'interventionnisme américain en Amérique latine.
"Regardez ce que font les Mexicains, c'est plus intelligent que tout ce que nous sommes en train de faire en Europe", a-t-il ajouté au sujet des relations de la présidente de gauche nationaliste Claudia Sheinbaum avec Donald Trump. "C'est accepter une réalité et en même temps y mettre des limites".
"Coopération oui, subordination, non", répète Mme Sheinbaum, menacée par le président Trump de droits de douane de 25% sur les exportations mexicaines faute de résultats dans la lutte contre le trafic de drogue.
A quelques jours de l'échéance du 4 mars, le Mexique a annoncé jeudi la remise aux autorités américaines de 29 narcotrafiquants.
La Maison Blanche "négocie dans une position de force", s'est félicité jeudi soir dans un communiqué le département américain de la Justice.
M. Mélenchon est par ailleurs revenu sur les tensions entre la France et l'Algérie.
Le Premier ministre français François Bayrou a indiqué que la France allait demander à Alger le réexamen d'accords migratoires de 1968 entre les deux pays, faute de quoi ils seront "dénoncés".
Le refus de l'Algérie d'accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris a envenimé des relations dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024.
L'attitude du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, "c'est celle de la vieille France rance qui continue à régler des comptes avec l'Algérie", a estimé M. Mélenchon.
"On n'a pas à les régler avec cette escalade verbale et cette forme de mépris qui pue à plein nez le néo-colonialisme", a-t-il ajouté.
"Je voudrais rappeler que nous sommes des millions d'Euro-Maghrébins et je me mets dedans car je suis né au Maghreb", a ajouté le natif de Tanger au Maroc.
M. Mélenchon a passé une semaine à Mexico pour présenter la version espagnole de son livre "Ahora el pueblo" (Maintenant le peuple).
"Nous ne savons pas qui sera notre candidat" à la présidentielle de 2027, a conclu le leader de la France insoumise, interrogé sur son éventuelle quatrième candidature après 2012, 2017 et 2022. "Je n'en ai aucune obsession, contrairement à la psychologie qui m'est prêtée".
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