L’été sera chaud...
Il n’y a pas que les températures qui grimpent aujourd’hui, les prix des matières premières aussi ! À la même époque l’an dernier, leur cours avait tout naturellement chuté mais actuellement certaines d’entre elles, à l’image du bois, de l’acier ou encore du cuivre ont largement dépassé leur niveau historique.
Pas étonnant de voir certains prix tripler voire quadrupler dans certains cas. Conséquence directe, la pénurie de certains matériaux semble n’en être qu’à son commencement même si le phénomène est enregistré depuis déjà quelques mois. «Aujourd’hui la reprise de l’activité est là et bien ancrée, la limite de l’exercice sera liée à cette pénurie de matériaux», assure un représentant départemental d’une confédération artisanale. Impossible aujourd’hui pour certains professionnels de trouver certains matériels, encore communs hier, sur différentes plateformes d’achat pour mener à bien leur activité. Tous les secteurs sont concernés, les constructeurs automobiles arrêtent momentanément leurs chaînes de production faute de semi-conducteurs, et l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial se penche sur sa chaîne d’approvisionnement pour tenter d’éviter le moindre grain de sable dans ses rouages, histoire d’être livré à temps. Certains experts assurent que pour le seul secteur des semi-conducteurs, la pénurie mondiale devrait durer jusqu’au deuxième trimestre 2022. Même interrogation dans la dernière note conjoncturelle sur les projections macroéconomiques de la Banque de France (parue le 14 juin) où la banque centrale nationale s’interroge sur l’ampleur et la durée des tensions sur les prix des matières premières. La question aujourd’hui est de savoir si cette tendance est une tendance de fond, un épisode lié à une reprise rapide s’apparentant même à une surcharge économique, ou si cette hausse va réellement perdurer dans le temps. Un «super cycle» de hausse des matières premières comme certains analystes financiers le qualifie, qui pourrait durer plusieurs années. Pas impossible mais sur le sujet tout le monde demeure prudent, histoire de ne pas laisser s’installer une panique générale. L’aspect purement spéculatif de l’été dernier ne semble donc plus être la seule explication de cette hausse frénétique. Cette donne entraîne de nouveau l’interrogation sur les limites d’exploitation de certaines matières au niveau du globe. Et si les ressources étaient réellement à l’aune d’être entièrement taries ? Les alertes sont déjà tirées depuis plusieurs années, le point de non-retour serait-il aujourd’hui atteint du fait d’une trop forte demande ? La question mérite réellement d’être posée.