L’été des incertitudes

La décision a été annoncée le 21 juin à l’occasion d’un CSE (Comité social et économique) organisé dans les locaux de l’usine. La raison : une diminution des commandes ! D’une manière générale, la filière des canalisateurs enregistre une baisse de 25 % de ses commandes tout comme la sidérurgie. Si l’épisode de chômage partiel se veut temporaire avec des perspectives plus réjouissantes annoncées par la suite, il choque naturellement mais ne surprend pas forcément. Déjà certaines entreprises de la région du secteur de l’industrie (et d’autres) ont déjà eu recours les semaines passées au chômage partiel. Dans ses dernières tendances régionales de conjoncture parue au début du mois, la Banque de France stipule, pour la catégorie des autres produits industriels (c’est-à-dire ceux autres que l’agroalimentaire, les matériels de transport, l’automobile et les équipements électriques et électroniques), que «l’activité se tasse dans toutes les branches, sauf la métallurgie. La demande reste atone et les carnets de commandes demeurent à un niveau inférieur aux attentes.» Conséquence directe : «les entreprises les plus touchées ont fermé leurs portes pendant les ponts de mai et recouru à l’activité partielle pour préserver leurs effectifs.» La dure réalité conjoncturelle apparaît revenir sur le devant de la scène. Depuis plusieurs semaines, les nuages s’amoncellent un peu partout en Europe. L’Allemagne est en récession et les différentes notes conjoncturelles nationales et régionales démontrent que l’Hexagone donne des signes de fatigue. Le climat des affaires est loin d’être au beau fixe. Dans la région, pour le seul secteur industriel : «les recrutements sont limités et les prévisions d’effectif orientées à la baisse pour la première fois depuis deux ans», note la Banque de France. Des annonces comme celle de Saint-Gobain PAM, il devrait, hélas, en avoir d’autres. De quoi plomber l’été, en attendant une rentrée pleine d’incertitudes.