Insertion professionnelle
L’Esat de Rivery, le travail au service de l’humain
Sérigraphie, couture, sublimation, logistique… l’Esat de Rivery, ses 67 usagers et ses treize encadrants répondent à des sollicitations très diverses de partenaires professionnels avec un sens aigu de la qualité.
Orienté par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), chaque usager de l’Établissement de service et d'aide par le travail (Esat) débute son intégration par un stage de quinze jours pour découvrir l’ensemble des métiers de la structure de Rivery. « Nous avons un agrément pour 55 équivalents temps plein, ce qui correspond à 67 personnes. L’objectif est de faire essayer à chaque arrivant toutes nos activités, sans le mettre en difficulté, pour qu’il puisse mieux construire son projet », détaille Cécile Casseleux, adjointe de direction au sein de l’Esat de Rivery.
L’établissement médico-social, qui fait partie du réseau APF Entreprises, propose des services aussi divers que la signalétique, l’imprimerie, la logistique, le conditionnement ou encore la mise à disposition de salariés volontaires.
« Toutes les personnes ici ont un parcours différent, certaines sont issues des Instituts médicoéducatifs (IME), d’autres ont connu des accidents de la vie », poursuit-elle. Historiquement, l’Esat accueillait des personnes en situation de handicap physique. Depuis 2018, la structure s’est ouverte à tout type de handicap, y compris aux troubles psychiques. Une nouveauté pour l’équipe de treize encadrants qui a bénéficié d’un plan de formation adapté.
Un projet personnalisé
« En plus des ateliers, nous avons décidé d’internaliser tous les postes, comme l’accueil par exemple qui est assuré par Gaétan », explique Cécile Casseleux. « Je réponds aux appels téléphoniques, je réceptionne les colis, accueille les visiteurs et je fais aussi du classement administratif », décrit le jeune homme, arrivé il y a quatre ans.
Récemment, Gaétan a changé de projet professionnel après avoir passé quinze jours chez Truffaut. Il souhaite à présent s’orienter vers la relation client. « La prochaine étape, c’est le permis de conduire », sourit-il. L’Esat va l’accompagner dans cette envie avec l’objectif qu’il trouve un emploi dans le secteur de son choix.
Derrière lui, tout le monde s’affaire pour honorer les demandes des clients. Romain trie des articles de cosmétique en suivant les indications de son écran dans une zone semblable à un entrepôt logistique. Plus loin, on conditionne par six des masques en tissu produits par l’APF tout en ajoutant la notice d’utilisation.
À proximité, la couturière et formatrice Corinne Lebas encadre un tout nouvel atelier dédié à la couture. « Au départ, nous avons été sollicités par une styliste qui voulait faire faire ses carrés démaquillants ici. Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une réelle envie pour ce projet, d’où cette nouvelle activité », sourit Cécile Casseleux.
Une offre en constante évolution
C’est toute la force de l’Esat de Rivery : sa polyvalence. En fonction des besoins de ses clients, l’adjointe de direction cherche une solution, consulte, avant de se lancer. « Chaque demande est une opportunité pour s’ouvrir à des marchés », observe Cécile Casseleux qui insiste sur la qualité du travail réalisé dans chaque atelier.
« Nous répondons à des sollicitations de professionnels, nous nous engageons à répondre à leurs attentes. Pour cela, nous mettons plus de monde ou plus d’encadrement », ajoute-t-elle. Un goût pour l’excellence qui a conduit l’Esat à travailler sur des projets très éclectiques pour des clients divers comme La Brosse & Dupont, le CHU d’Amiens, Easy Logistique ou LMA.
Le recyclage de casques d’avion
Si depuis 2011, c’est l’Entreprise adaptée (EA) rue Titien à Amiens qui a décroché un marché inédit avec Air France pour recycler les casques d’avion, une partie du travail est sous-traitée à l’Esat de Rivery qui reçoit les bacs de casques dont les fils sont passablement emmêlés.
Avec une incroyable patience, les usagers de l’atelier trient les écouteurs cassés ou étrangers à Air France. Puis, avec dextérité, ils nettoient et enroulent à nouveau les casques noirs avant de les placer dans de grands bacs à destination de l’entreprise adaptée.
« Ce sont eux qui sont chargés du conditionnement. Cette activité fait partie de nos socles, nous savons que nous avons un flux continu toute l’année avec les casques », explique Cécile Casseleux, adjointe de direction au sein de l’Esat de Rivery.