L’environnement au cœur des préoccupations de Wepa

La société allemande Wepa, implantée à Bousbecque, près de la frontière belge, a développé un papier toilette hybride. Désormais, il lui reste à convaincre les enseignes de la grande distribution, mais aussi les consommateurs.

Thierry Grandperrin, directeur supply chain et développement marchés de Wepa, veut convaincre les consommateurs de la qualité du papier hybride de Wepa. (©Aletheia Press/ Benoît Dequevauviller)
Thierry Grandperrin, directeur supply chain et développement marchés de Wepa, veut convaincre les consommateurs de la qualité du papier hybride de Wepa. (©Aletheia Press/ Benoît Dequevauviller)

Comment être un peu plus écoresponsable lorsque l’on fabrique du papier toilette ? C’est la question à laquelle s’est attaquée l’entreprise allemande Wepa, notamment sur son site de Bousbecque (Nord), qu’elle a repris en 2009 et où elle emploie 420 salariés.

Une des réponses consiste à produire du papier toilette hybride. Et l’enjeu est de taille. Sur l’ensemble du groupe, Wepa produit 800 000 tonnes de papier d’hygiène par an, dans ses treize usines réparties sur six pays. Ainsi, 80 000 tonnes sont produites uniquement sur la région des Hauts-de-France (auxquels s’ajoutent 50 000 tonnes à Troyes), avec un chiffre d’affaires annuel de 1,3 milliard d’euros. Mais les produits Wepa ne sonnent pas aux oreilles du grand public car ils ne sont commercialisés que sous l’appellation des marques de la grande distribution.

Sur son site de Bousbecque), Wepa fabrique 80 000 tonnes de papier hygiènique par an. (©Wepa)

Ouate de cellulose

Mais quel est le processus de fabrication ? En fait, le papier toilette est fabriqué à partir de pâte à papier, qui provient principalement de feuillus, ce qui donnera sa douceur au produit. Une fois mélangée avec de l’eau, cette pâte devient de la ouate de cellulose. Elle est ensuite étalée en fine couche sur une toile en mouvement, puis est égouttée, pressée et séchée.

Le produit final est enroulé sous la forme de grandes bobines de presque 2 mètres de diamètre. Pour arriver au produit fini, il faut alors utiliser autant de bobines que d’épaisseurs désirées. Enfin, à l’aide d’un procédé de gaufrage, des motifs sont estampés sur le papier toilette, enroulé autour de son tube central en carton.

L’écologie au centre des réflexions

De quoi parle-t-on exactement lorsque l’on évoque du papier toilette hybride ? Chez Wepa, son choix a été d’intercaler une épaisseur de fibres de papier recyclé, entre deux épaisseurs d’ouate de cellulose. Ce papier hybride est donc un intermédiaire entre le rouleau totalement fabriqué en ouate de cellulose et celui entièrement fait à base de papier recyclé.

L’industriel allemand s’est attaché à développer ce produit pour deux raisons. D’une part, car il est plus écologique grâce à la suppression d’une des trois feuilles de ouate de cellulose. D’autre part, il conserve toute son attractivité auprès des consommateurs. «L’idée reçue d’une qualité moindre du papier toilette 100% recyclé a du mal à convaincre les consommateurs», explique Thierry Grandperrin, directeur supply chain et développement marchés chez Wepa. Le produit est pourtant très populaire dans les pays nordiques, certainement plus sensibilisés à l’impact de l’activité humaine sur l’environnement.

«Aujourd’hui, seuls 5% des rayons des supermarchés et hypermarchés proposent du papier toilette 100% recyclé. C’est pourquoi l’hybride est un bon compromis pour développer l’écologie dans les rayons, tout en conservant la douceur du produit, ajoute Thierry Grandperrin. Nous voulons faire progresser ce pourcentage. Et pour cela, il faut convaincre les acheteurs, mais aussi les consommateurs…» Et il va même plus loin : «Nos emballages sont aussi intégrés dans notre démarche de recyclage. Chez Wepa, le respect de l’environnement est au cœur de nos préoccupations !»