L'entreprise familiale Beccat décoration fête ses 90 ans
Installé à Paray-le-Monial depuis 1932, Beccat décoration a vu défiler trois générations d’artisans tapissiers entre ses murs. Pour faire face aux évolutions du secteur, Philippe Beccat, à la tête de l’entreprise depuis 2000, n’a pas hésité à diversifier son offre et à voir grand ; une stratégie qui s’est avérée payante pour la société.
Comme son père et son grand-père avant lui, Philippe Beccat est artisan tapissier de formation. Arrivé dans l’entreprise familiale dans les années 90 après quelques années passées à travailler pour la Maison Courtieu à Lyon, il reprend les rênes lorsque son père Bernard prend sa retraite. « La transition s’est faite en 2000 et c’est à ce moment-là que d’artisan tapissier nous sommes également devenus commerçants en ameublement » explique-t-il. Spécialisée au départ dans la tapisserie de siège et les décors de fenêtres (rideaux, voilages, stores), la société devient également adhérente des enseignes Grand Litier et HomeSalons.
Nouveaux locaux et changement de cap
« À l’époque, nous avions une petite boutique de déco en centre-ville de Paray-le-Monial, surtout des tissus et des objets, mais nous avions aussi un deuxième endroit plus excentré où l’on vendait déjà des matelas et des meubles de style » se souvient Philippe Beccat. Mais avec le développement d’une zone commerciale dans les années 90 aux abords de la ville, le jeune gérant y voit une opportunité à saisir et achète un terrain pour y déménager ses locaux. Désormais installée avenue de Chalon-sur-Saône à Paray-le-Monial, mais également à Mâcon depuis 2016 avec l’enseigne Grand Litier, Beccat décoration emploie 9 salariés, et a réalisé un chiffre d’affaires de 2,4 millions d’euros l’an passé. La vente de literie pour les deux magasins, représente 60 % des recettes, contre 30 % pour les salons et seulement 10 % pour la tapisserie. Et bien qu’ils travaillent parfois pour les collectivités et plus régulièrement avec le secteur de l’hôtellerie, l’essentiel de leur clientèle sont des particuliers.
Un secteur bien structuré
Et au fil des décennies, les attentes des clients n’ont pas cessé d’évoluer. « Ils sont devenus beaucoup plus exigeants, plus volatiles aussi et plus informés, même si cela ne veut pas toujours dire mieux informés, il faut l’accepter » tempère-t-il. Et malgré l’essor de la vente sur Internet, le commerçant confie ne pas être inquiet. « Au-delà de 600 € dans le domaine de la literie, plus rien ne se vend en ligne donc nous ne sommes pas vraiment concernés avec notre panier moyen à 1500 €. Ce sont surtout les 25/35 ans qui achètent leur matelas comme ça, parce qu’ils n’ont pas le temps et pas de problème de dos ! ». En effet, la vente de matelas en ligne ne pèse pour l’instant que 10 % sur le marché national, et face à cette nouvelle concurrence, les marchands français sont réunis au sein d’une filière structurée. « Le marché est bien protégé avec de grosses centrales où vous ne trouverez pas un matelas moins cher sur Internet qu’en magasin ». De quoi rassurer les consommateurs qui, depuis la crise sanitaire, ont plus que jamais besoin de confort chez eux.
Pour Aletheia Press, Sophie Brignoli