L’entreprise Cathelain, adepte du job dating
Pour trouver les bons apprentis, la société Cathelain s’adonne au job dating, une méthode de recrutement très courante actuellement. L’objectif : embaucher les jeunes à l’issue de leur contrat d’apprentissage et avec un diplôme en poche.
Redonner ses lettres de noblesse aux métiers manuels, voilà un objectif que le secteur industriel, notamment, s’est fixé depuis quelques années. Implantée à Bavinchove (à côté d’Hazebrouck) depuis sa création en 1904, la société Cathelain (80 salariés), spécialisée dans la visserie-boulonnerie spéciale et les éléments filetés d’assemblage, ne déroge pas à la règle.
Dans sa volonté de redorer le blason du travail en usine, elle a notamment innové dans la façon de recruter ses apprentis. Depuis le début de l’année, cette PME qui travaille pour les secteurs minier, pétrolier, hydraulique, chimique, gazier, nucléaire et depuis peu pour la géothermie et l’aérospatiale, participe donc à des job datings…
Conviés grâce aux réseaux sociaux
Alors de quoi s’agit-il ? Le job dating permet aux recruteurs d’enchaîner les rencontres avec des candidats, durant des entretiens relativement courts, sans être contraints de passer par le fameux schéma classique curriculum vitae et lettre de motivation. Ces séances permettent non seulement de rencontrer un nombre élevé de candidats mais aussi d’identifier assez rapidement les profils intéressants. L’idée étant de toucher un maximum de jeunes, les futurs candidats sont conviés à ces événements grâce aux réseaux sociaux. En fait, il s’agit d’un mode de recrutement qui colle parfaitement avec son temps.
«La nouvelle génération, c’est l’instantanéité, l’immédiateté», explique Florence Delecour, responsable des ressources humaines (RRH) chez Cathelain SAS. «Ils veulent tout, tout de suite. Le job dating répond donc à leur appétence à aller toujours plus vite.»
Depuis le début de l’année, l’entreprise nordiste a déjà participé à deux séances de job dating. Il faut dire qu’avec six apprentis dans ses rangs, elle ne cesse de rechercher les bons candidats afin d’assurer la relève dans un secteur déjà sous tension. Mais pas que… «Cela permet aussi de les accompagner, poursuit la RRH. Comment on se présente à une entreprise ? Comment on présente son projet ? D’où on vient et où on veut aller ? Donc même si on ne recrute pas in fine, c’est une manière de les accompagner à la façon de se présenter à un entretien d’embauche.»
La transmission du savoir
Chez Cathelain, on recrute les futurs apprentis afin de les préparer au métier de conducteur usinage à commande numérique. Pas question de n’être que des pousse-boutons. Au bout de la formation, qui va durer de douze à vingt-quatre mois, chacun aura un bac pro usinage ou un BTS CPRPR, voire un diplôme de l’enseignement supérieur, en poche.
Et dans les ateliers Cathelain, on trouve tous les profils, comme celui de Moussa (20 ans), arrivé de Guinée-Conakry en 2016, via l’Italie. Au terme de sa formation, le jeune homme a été embauché par la société flandrienne. Et tout le monde y va de ses conseils. «Il y a bien sûr un tuteur par apprenti, détaille Florence Delecour. Mais nous sommes une entreprise familiale. Tous les collaborateurs se sentent concernés par l’apprentissage. C’est une fierté pour eux de transmettre leur savoir.» A la différence de grosses sociétés, souvent très prisées des candidats, «qui pourtant n’embauchent jamais leurs apprentis, alors que nous oui !»...