Santé

L’entreprise amiénoise Bow Medical vise le marché européen

La PME édite des logiciels médicaux destinés aux anesthésistes et aux réanimateurs. Bow Medical s’est récemment diversifiée dans les domaines de l’obstétrique et de la gynécologie, et part à la conquête du marché européen pour en devenir leader.

Il a fallu sept ans de recherche pour mettre au point les logiciels utilisés en réanimation. (@Aletheia Press/ Emma Castel)
Il a fallu sept ans de recherche pour mettre au point les logiciels utilisés en réanimation. (@Aletheia Press/ Emma Castel)

« Notre suite de logiciels, appelée Diane, est installé dans 2 700 salles d’opérations en France », se félicite le dirigeant de Bow Medical, Dominique Mercier, arrivé à la tête de la PME de 60 salariés en 2018. 

Ce logiciel permet aux anesthésistes et aux réanimateurs de recueillir en temps réel les données concernant le patient, « c’est comme la boîte noire d’un avion, elle note toutes les informations lors de l’opération »

Le logiciel permet aussi d’avoir accès à l’ensemble de la documentation (données de biologie, pharmacie, microbiologie …), avant, pendant et après l’opération du patient. Ce qui facilite ainsi la prise de décisions pour le personnel soignant.

Des années de recherche

Pour mettre au point cette suite de logiciels, il a fallu sept ans de recherche et développement, « Car il y a plusieurs niveaux de réanimation, comme les grands brûlés, la chirurgie, la neurochirurgie…, détaille Dominique Mercier. Et cela n’est pas terminé, nous sommes en constant développement pour l’améliorer et l’adapter aux besoins spécifiques de nos clients, 25 personnes sont chargées de la R&D »

Il s’appuie aussi sur des professionnels de santé qui font partie des salariés de l’entreprise, « Ils savent exactement comment cela fonctionne en salle d’opération, et ce dont le personnel a besoin, ce sont eux aussi qui les forment à l’utilisation des logiciels ».

Si la crise liée au coronavirus a mis un frein au développement l’entreprise en 2020, « Les hôpitaux avaient autre chose à faire que de s’équiper », reconnaît l’entrepreneur, elle pourrait tout de même être profitable cette année. Car les besoins sont importants, 60% des services de réanimations en France travaillent toujours avec du papier.

Gynécologie et obstétrique

Récemment, Bow Medical a élargi ses domaines d’intervention. En décembre dernier, elle a racheté la société Micro 6, de Villers-lès-Nancy, qui édite des logiciels dans le domaine de l’obstétrique et de la gynécologie. « Nous n’avons pas créé cette compétence en interne, car le développement en obstétrique est très long, cela concerne plusieurs patients, la maman et l’enfant ». Après ce rachat, Bow Medical est donc désormais présent dans 32 CHU sur 57 en France.

La PME amiénoise entend également conquérir le marché européen. « En Grèce, après 24 mois de travail pour développer le logiciel dans la langue du pays, nous sommes présents dans trois centres, s’enthousiasme le dirigeant. C’est la langue la plus difficile que nous avons dû développer, après cela, on peut tout faire ! » D’autres contrats de distribution sont signés en Espagne, Portugal, Italie, Grande-Bretagne, Croatie, Serbie, « et pourquoi pas plus tard, la Russie, qui a un potentiel énorme ! ».