3ème édition de Talent Fair by Euratechnologies à Lille
«L'entrepreneuriat prend une place grandissante chez les étudiants»
La 3ème édition de Talent Fair by Euratechnologies s'est tenue le 22 mars dernier sur le thème "Meet Your Future". Que ce soit pour entreprendre, investir ou même postuler, il y en avait pour tous les goûts. Un statut en particulier a attiré notre attention : celui d'étudiant-entrepreneur. On vous partage ici les clés pour se lancer.
Il n'y a pas d'âge pour entreprendre et Talent Fair l'a parfaitement démontré le 22 mars dernier à travers sa conférence sur le thème Etudiant-Entrepreneur : comment se lancer ? Il y avait en effet du beau monde pour venir témoigner. Elise Kuc, 24 ans, a fondé Keepzy, une start-up qui vise à fluidifier la mise en location d'un logement mais aussi améliorer la relation locataire-propriétaire. La jeune entrepreneure ignorait à sa sortie d'école que ce projet de fin d'études aboutirait à une création de start-up. Et pourtant, aujourd'hui, elle dirige avec brio cette jeune pousse prometteuse. «Keepzy s'est fait naturellement. J'ai dû réaliser un projet de fin d'études et je me suis dit pourquoi ne pas le garder. Il y avait un marché, il y avait des besoins et je pouvais avoir des financements alors j'ai foncé».
Anthony Bitar a créé Piano Led à l'âge de 20 ans, un dispositif innovant pour rendre l'apprentissage du piano ludique et accessible au plus grand nombre. Actuellement en dernière année d'études d'ingénieur à l'IMT Nord Europe (ex Ecole des Mines de Douai), le natif de Verdun a démarré son projet en 3ème année d'études. A peine deux ans plus tard, l'étudiant-entrepreneur se retrouvait parmi les plus grands au CES de Las Vegas pour présenter Piano Led à la communauté Tech internationale. «Participer au CES a été un boost énorme et une couverture médiatique exceptionnelle pour Piano Led. Il y a clairement un avant et un après» glisse le jeune étudiant qui prouve bien que l'âge n'est en rien un frein.
À seulement 27 ans, Maxence Wyts est déjà bien connu du petit monde économique régional. Co-dirigeant de la Quincaillerie à Villeneuve d'Ascq, une agence de communication 360, le jeune dirigeant porte également la casquette de président de génération MEDEF. Pour lui, être entrepreneur, c'était comme «inné» : «C'est une vocation, quelque chose qui nous empêche de dormir, qui nous fait vibrer». Alors étudiant en école de commerce, Maxence Wyts bouscule les codes et effectue son alternance dans sa propre entreprise. Un choix qui l'a amené là où il en est aujourd'hui. «Si on travaille en bonne intelligence avec une école, tout est possible. Les écoles s'adaptent beaucoup aux nouvelles générations, elles ont bien compris l'intérêt d'avoir des jeunes aussi investis».
Maxime Paradis, fondateur de G Ventures, est également un entrepreneur dans l'âme. Il mène son premier projet entrepreneurial à 15 ans et fonde sa première start-up à 20 ans. Aujourd'hui, il est à la tête de G Ventures, premier fonds de capital-risque géré par des étudiants en France et soutenant les étudiants fondateurs les plus prometteurs. «Les statistiques prouvent que les jeunes entrepreneurs, s'ils sont bien accompagnés et qu'ils vibrent pour leur projet, réussissent aussi bien, si ce n'est mieux, que leurs confrères plus âgés. L'entrepreneuriat prend une place grandissante chez les étudiants en France, il faut continuer sur cette voie».
Financement, réseau, juridique et passion...
La première question qui se pose, c'est le financement. «Le 1er investisseur est le plus dur à décrocher pour un étudiant-entrepreneur car il est difficile de convaincre les investisseurs qui n'ont pas le même âge» témoigne Maxime Paradis. Le fondateur de G Ventures livre les clés pour parvenir à une première levée de fonds : «Il faut tout d'abord savoir si c'est vraiment le bon moment pour lever des fonds. Ensuite, je vous conseille d'aller échanger avec les investisseurs avant même d'avoir besoin de financement. Il faut être en position ultra early, et non en position de faiblesse. Enfin, il faut être le plus honnête possible et marquer au cœur l'investisseur, lui parler avec passion».
De son côté, Anthony Bitar évoque l'importance d'un dossier juridique bien ficelé. «Il faut être bien épaulé juridiquement pour monter son dossier juridique à la création. Et il est essentiel d'aller toquer à toutes les portes pour des aides de financement comme la BPI ou encore la bourse french tech qui peut atteindre jusqu'à 30k€ et qui n'est pas limité qu'à certaines personnes».
Un réseau solide est également une des clés pour réussir. Elise Kuc peut en témoigner. «Je conseille aux étudiants entrepreneurs qui se lancent de parler de leurs projets autour d'eux que ce soit aux référents pédagogiques de leur école mais surtout aux réseaux. Pour ma part, le réseau pépite m'a énormément aidé. Ca a été un gros levier en termes de financement et de partage, Keepzy n'en serait pas là aujourd'hui sans le réseau pépites et son concours national que j'ai remporté.»
Enfin, Maxence Wyts insiste sur le côté passion qui fera toujours la différence. «Lorsqu'on monte une entreprise, on est parti pour 10 ans d'aventure. C'est très rare de revendre l'entreprise au bout de 3 ans tant celle ci a cartonné donc il faut être passionné par son projet avant toute chose. Et il ne faut pas attendre l'idée du siècle pour se lancer, même si des acteurs du marché ont déjà eu l'idée.» Tous partagent la même vision, pour réussir, il est essentiel de : «faire preuve de curiosité, ne pas rester isolé, chercher des réseaux, faire les bons choix, lier un projet à une passion, exécuter vite et bien». À bon entendeur donc...