L'enquête pour harcèlement moral et sexuel visant Noël Le Graët classée sans suite

L'enquête pour harcèlement moral et sexuel qui visait l'ex-président de la Fédération (FFF) Noël Le Graët a été classée sans suite par la justice, 18 mois après avoir entraîné la...

L'ancien président de la Fédération française de football, Noël Le Graet, au Stade de France à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, le 19 juin 2023. © FRANCK FIFE
L'ancien président de la Fédération française de football, Noël Le Graet, au Stade de France à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, le 19 juin 2023. © FRANCK FIFE

L'enquête pour harcèlement moral et sexuel qui visait l'ex-président de la Fédération (FFF) Noël Le Graët a été classée sans suite par la justice, 18 mois après avoir entraîné la chute du "menhir" du football français.

Selon une source proche du dossier, confirmant une information du Monde et de L’Équipe, la procédure a été classée le 17 octobre pour infraction insuffisamment caractérisée.

"Je me félicite de cette décision qui reconnaît la probité de mon client. L'enquête pénale, approfondie, a pu vérifier que rien des accusations qui avaient été portées hâtivement sur lui ne tenait la route", a réagi son avocat Thierry Marembert, joint par l'AFP.

"C'est un grand soulagement. Il y a quand même un peu de colère qui reste au fond de moi", a dit l'ex-président au Monde. "Je n'en suis pas au stade du pardon mais je suis heureux d'être sorti de cette affaire la tête haute et de rétablir un peu mon honneur".

Après 11 années de règne, entre succès sportifs, redressement économique et épilogue dans la tempête médiatique, M. Le Graët avait quitté la tête de la FFF, fragilisé par des déclarations maladroites sur l'icône Zinédine Zidane et surtout par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié.

Il avait démissionné le 28 février 2023 sous la pression. Deux semaines plus tôt, un rapport d'audit établi par l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) et diligenté par le ministère des Sports avait été dévoilé.

Plainte contre Oudéa-Castera

Une synthèse rendue publique par l'exécutif énonçait des "dérives de comportement (...) incompatibles avec l'exercice des fonctions et l'exigence d'exemplarité qui lui est attachée".

Il pointait aussi des "prises de position publiques déplacées", "le comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes" notamment à travers des "SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d'autres". Des accusations que M. Le Graët niait farouchement.

Mi-janvier 2023, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour harcèlement moral et sexuel après un signalement des inspecteurs de l'IGESR, confiée aux policiers de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP).

"NLG", président de la Ligue de 1991 à 2000 puis de la FFF de 2011 à 2023, aujourd'hui âgé de 82 ans, avait fini par passer la main.

Son remplaçant dès février 2023, Philippe Diallo, alors vice-président, a finalement été élu président le 10 juin de la même année jusqu'en 2024. Il se représente pour un mandat de quatre ans à l'élection du 11 décembre prochain.

De son côté, l'ex-directrice générale de la FFF Florence Hardouin, entendue au cours de l'enquête, a d'abord porté plainte contre M. Le Graët, mais a finalement passé un accord transactionnel avec la FFF et s'était engagée à ne pas se constituer partie civile si un procès contre l'ancien président avait eu lieu.

Quelques heures après son départ de la FFF, Me Marembert avait annoncé une plainte en diffamation contre Amélie Oudéa-Castera, alors ministre des Sports, l'accusant d'avoir "menti" sur le rapport de l'IGESR. Il soulignait une différence entre la synthèse du document, publiée le 15 février 2023, et son intégralité.

Elle sera jugée pour diffamation par la Cour de Justice de la république (CJR) les 3 et 4 décembre prochains.

jpa/eba/dch   

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