Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’Investissement, en visite à Dunkerque
L'enjeu majeur de la «décarbonation»
Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’Investissement, était en visite à Dunkerque le 6 juillet dernier. L’occasion de voir de plus près les gros projets de dépollution et de décarbonation mis en place sur le territoire et éligibles au plan France 2030 dont il est chargé d’assurer la cohérence et le suivi.
Chargé du suivi de la politique d’investissement de l’Etat dans le cadre du plan France 2030, Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’Investissement (un poste qui dépend directement des services de la Première ministre), était en visite dans le Dunkerquois. France 2030, c’est 54 milliards d’euros mis sur la table pour accompagner la transformation de secteurs clés de l’économie (énergie, automobile…) par la décarbonation (50% de l’enveloppe y sont consacrés), mais aussi l’innovation technologique.
Dans ce cadre, la visite de Bruno Bonnell sur le territoire n’a rien d’étonnant puisque la décarbonation de l’industrie est l’un des sujets majeurs du moment. Le sidérurgiste ArcelorMittal, qui a annoncé 1,4 milliard d’euros d’investissement pour décarboner complètement son processus de fabrication de l’acier sur ses sites de Dunkerque et de Fos-sur-Mer, pourra d’ailleurs compter sur un accompagnement financier de l’Etat dans le cadre de France 2030.
«Au-delà des industriels, c’est tout le territoire dunkerquois autour de son port, de la Communauté urbaine et de l’Université du Littoral Côte d’Opale qui est mobilisé autour de la décarbonation», a martelé Rafaël Ponce, directeur général adjoint de la Communauté urbaine lors d’une table ronde organisée en préambule de la visite du Digital Lab d’ArcelorMittal à Dunkerque. «C’est un enjeu majeur qui nécessite d’avoir en face les infrastructures nécessaires.»
Zoom sur des initiatives entrepreneuriales
Et de rappeler les gros projets en cours sur le territoire : le pilote industriel DMX implanté chez ArcelorMittal qui vise à valider des solutions techniques reproductibles à l’échelle industrielle de captage de CO 2 par solvant démixant ainsi que son stockage. Mais aussi le projet «Reuze» porté par un consortium d’entreprises qui vise à capter le CO2 d’ArcelorMittal (570 000 tonnes par an) puis de l’associer à de l’hydrogène vert produit par un électrolyseur de 400 MW afin d’en faire un carburant de synthèse ultra bas carbone.
Auparavant, le secrétaire général a visité la jeune pousse Terraotherm, créée en 2012 et implantée à Coudekerque-Branche (35 salariés), qui travaille, elle aussi, sur le champ de la dépollution et la décarbonation. L’entreprise conçoit et fabrique, en effet, le «Terrao», une solution «anti-pollution» qu’elle a inventée il y a plus de dix ans et qui a justifié sa création.
Le Terrao est un échangeur thermique dont la fonction est de récupérer la chaleur fatale mais aussi de «laver» les fumées industrielles de toutes origines afin d’en retirer les polluants. L’intérêt de cette technologie innovante, peu volumineuse, est de traiter rapidement de gros volumes de gaz ou de fumée.
Elle a désormais fait ses preuves en France, par exemple pour dépolluer certaines stations de métro à Paris ou à Lille, et même à l’étranger, en Chine et en Corée-du-Sud. Elle est clairement entrée en phase de déploiement. Ce système intéresse particulièrement les organisateurs des JO de Paris en 2024 qui souhaitent installer le Terrao à certains endroits qui recevront beaucoup de public afin de dépolluer l’air ambiant. Des stations du RER parisien devraient elles aussi en être équipées. Par ailleurs, l’entreprise a élaboré un démonstrateur qui teste actuellement le captage du CO2 dans les fumées industrielles, innovation qui a particulièrement attiré l’attention de Bruno Bonnell.