L’emploi des cadres en région, entre reprise et difficulté de recrutement
Après un recul de 22 % en 2020, l’emploi des cadres reprend de la vigueur en 2021. Pourtant, la multiplication des offres n’exclue pas les difficultés de recrutement. Attirer les talents concerne de nombreux secteurs d’activité et la plupart des territoires de la région.
Interrompu par la pandémie, le recrutement des cadres connaît de fortes tensions. « On constate une augmentation significative des offres d’emploi des cadres qui s’inscrit dans une reprise économique globale » détaille Hervé Reynier, responsable opérationnel régional de l’APEC.
Première région industrielle, la Bourgogne-Franche-Comté compte 30 % de cadres dans ce secteur pour 110 000 cadres dans le secteur privé. A côté du triangle Belfort – Montbéliard – Héricourt, Dijon s’impose logiquement comme la place forte de l’emploi des cadres en région, profitant de l’attractivité de la Métropole. « Dijon tire son épingle du jeu avec une marque forte de son territoire, une offre tertiaire plus diversifiée. » A côté, Besançon rencontre plus de difficultés à attirer les cadres en couple notamment.
Peu de secteurs épargnés
Si l’industrie, ancrée dans l’ADN de la région, peine à recruter des cadres, comme partout, l’hôtellerie-restauration souffre aussi en matière de recrutement. « Les fonctions commerciales, informatiques sont aussi particulièrement recherchées. » Alors que la pandémie a généré des migrations, encore 39 % des cadres français envisagent une mobilité. Une opportunité pour les entreprises et les régions de les attirer. « Les cadres font des choix de vie pour eux et leur famille. Toutes les PME / TPE n'ont pas les mêmes capacités de rémunération, elles doivent donc capitaliser sur leur environnement et la qualité de vie. »
En 2021, l’APEC a accompagné 800 entreprises en région pour déployer une marque employeur et faciliter leur recrutement. « Elles doivent mettre en avant leur valeur, véritables éléments différenciant et valoriser leur territoire, mais elles ne peuvent pas porter seule cette attractivité. » Hervé Reynier rappelle que la région est également la plus rurale de France avec 55 % de la population en campagne. Un atout pour le cadre de vie, pour le tourisme, il se révèle aussi un handicap si la mobilité n’est pas au rendez-vous.
S’ouvrir à d’autres alternatives
Pour pallier les difficultés de recrutement, le représentant de l’APEC encourage à s’intéresser aux cadres seniors. « Il y a des cadres en chômage longue durée qui ne rencontrent pas le marché alors qu’il pourrait apporter des solutions. »
D’autres privilégient les évolutions internes, contribuant ainsi à fidéliser leurs équipes, quand certaines renoncent au recrutement d’un cadre. « Notamment dans les territoires les plus isolés ou les moins urbanisés, les entreprises hésitent à consacrer du temps et de l’énergie pour un cadre qui ne resterait pas. » A côté des réseaux sociaux, l’APEC dispose d’une banque de plus de 310 000 profils actifs, à disposition gratuite des entreprises en recherche d’un cadre pour intégrer leurs effectifs.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert