Conjoncture
L’emploi des cadres affiche une dynamique prometteuse pour 2022
En dépit des incertitudes liées au contexte sanitaire, les recrutements de cadres affichent des perspectives positives et pourraient atteindre un niveau record en 2022, selon l’Apec. Néanmoins, les difficultés d’embauche s’accroissent et peuvent freiner le développement des entreprises.
Le marché de l’emploi des cadres reprend de la vigueur, mais les recrutements s’annoncent encore difficiles pour les entreprises. Ce constat relève du baromètre publié par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), le 24 janvier dernier. Celui-ci s’appuie sur deux enquêtes réalisées du 6 au 17 décembre 2021 autour des intentions de recrutements des cadres au premier trimestre de cette année.
Et « 2022, malgré des incertitudes sanitaires, pourrait être une année record pour l’emploi cadre, dépassant l’avant crise ! », annonce Gilles Gateau, directeur de l’organisme. Ces prévisions favorables s’expliquent par un dernier trimestre 2021 très dynamique où les offres d’emplois ont retrouvé leur niveau pré-pandémique.
Des perspectives prometteuses
Amorcée en juin, la bonne tendance des recrutements a été particulièrement marquée au troisième trimestre 2021. En effet, le volume d’offres des emplois cadre sur le site de l’Apec sur les trois derniers mois s’élève à 145 000.
Ce nombre est supérieur de 24% par rapport à la même période de 2019. L’association évoque « un effet de rattrapage tardif » des secteurs qui ont été les plus impactés par les mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Les différences sont toutefois marquées entre les secteurs. Les offres s’affichaient en hausse dans la santé-action sociale (+46%), l’immobilier (+27%) et l'industrie pharmaceutique (+21%), mais en baisse dans l'automobile-aéronautique (-24%), le conseil aux entreprises (-22%) ainsi que la communication-medias (-18%).
Cette reprise des embauches s’est toutefois accompagnée de difficultés à recruter. La part des entreprises ayant embauché au moins un cadre au cours du dernier trimestre 2021 est similaire à celle enregistrée au trimestre précédent, soit 10%.
Parmi les entreprises qui prévoyaient de recruter des cadres l’an dernier, 60% déclarent qu’il a été difficile de le faire. Certaines ont dû procéder à un ajustement sur le profil recherché, tandis que d’autres ont fait des concessions sur le niveau de rémunération. Un quart des entreprises interrogées ont renoncé au recrutement pour au moins un poste.
Une reprise menacée par les difficultés de recrutement
En ce début d’année 2022, les entreprises sont globalement confiantes quant à l’évolution de leurs carnets de commandes, malgré la cinquième vague épidémique. Résultat, environ 67% des grandes structures ont l’intention d’engager au moins un cadre, soit 12 points de plus qu’un an auparavant. C’est aussi le cas pour 19% des PME et 7% des TPE.
Cette progression des recrutements reste toutefois menacée puisque les employeurs éprouvent des difficultés croissantes à trouver les bons candidats. Dans ce sens, 78% des entreprises qui envisagent d’embaucher un cadre au cours des trois premiers mois de 2022 anticipent des problèmes de recrutement. Les principales raisons évoquées sont le manque de profils disponibles (87%), le décalage entre la candidature et le profil recherché, la concurrence entre les sociétés ou encore les prétentions salariales.
Les besoins en compétences cadres s’accentuent
D’autre part, les informations dévoilées par l’association précisent que les projets de mobilité à douze mois sont élevés pour les cadres, qui sont conscients de la hausse des opportunités d’emploi. En décembre 2021, 47% d’entre eux pensaient qu’il serait facile de trouver un emploi équivalent en cas de changement d’entreprise ou de perte d’emploi (trois points de plus qu’il y a trois mois et dix de plus qu’il y a un an). L’année dernière, les cadres en poste ont été actifs dans leur recherche d’emploi : 31% ont répondu à au moins une offre et 28% ont passé au moins un entretien.
En décembre 2021, les envies de mobilité sur les douze mois à venir sont plutôt stables et concernent 39% des cadres, soit un point de plus qu’en septembre et trois de plus qu’à la même période il y a un an. Les plus jeunes (moins de 35 ans) sont les plus enclins au changement. Plus de la moitié d’entre eux (52%) comptent entamer des démarches concrètes dans ce sens, contre 50% un an auparavant.
Par ailleurs, la vague des embauches ne bénéficie pas à toutes les catégories des cadres. En effet, le recrutement reste une vraie difficulté pour les plus de 55 ans. L’Apec dénombre plus de 100 000 cadres seniors inscrits à Pôle emploi qui ne parviennent pas à trouver du travail.