Territoires
L’écosystème entrepreneurial mosellan veut dynamiser le covoiturage professionnel
En fort développement depuis les années 2000, le marché du covoiturage est aujourd’hui en train de connaître un véritable essor et un engouement croissant de la part des usagers, qui apprécient ses avantages économiques, écologiques et son aspect convivial. Pour booster cette mobilité vertueuse au niveau de nos territoires, la CCI Moselle, avec les fédérations professionnelles, les clubs et réseaux d’entreprises, lance une opération d’envergure. Descriptif.
Le marché du covoiturage en France est marqué par une forte croissance. En 2008, seulement 1 % des Français y avaient recours. Aujourd’hui, ce sont près de 3 millions d'individus qui se tournent régulièrement vers le covoiturage, que ce soit dans leurs trajets du quotidien ou leurs déplacements longue distance. Le covoiturage est officiellement apparu en France il y a environ 25 ans. Mais son apparition à l’étranger s’est faite bien plus tôt, dès les années 1970 aux États-Unis, en Allemagne, et aux Pays-Bas notamment. Toutefois, il s’est réellement développé en Europe dans les années 1990, et en 1995 en France. C’est à la suite de grandes grèves des transports à l’échelle nationale que les Français ont commencé à se tourner vers le covoiturage. Le marché hexagonal a notamment été propulsé par la transformation digitale et le développement des nouvelles technologies, qui ont grandement facilité la mise en relation entre particuliers via internet. Le covoiturage a par ailleurs connu un fort pic d’activité en 2011 avec l’apparition de BlaBlaCar. Depuis, c’est immuable, à chaque grande grève, le covoiturage domicile-travail bondit. Le conflit social actuel lié aux retraites est un vecteur de développement pour la pratique.
Réduire la quantité de voitures sur les routes
Aujourd’hui, on estime que 900 000 personnes covoiturent chaque jour pour aller travailler, selon le site du Ministère de la Transition écologique. L’objectif du gouvernement est de promouvoir et de faciliter le covoiturage afin de tripler le nombre de déplacements, et ainsi d’arriver à 3 millions de trajets quotidiens en covoiturage d’ici à 2024. Si ce chiffre est atteint, cela permettrait de réduire de près d’un million la quantité de voitures sur les routes. Cela engendrerait également une baisse de 7 800 tonnes des émissions de CO2 produites chaque jour. Le covoiturage pour le particulier, c'est aussi une trébuchante source d'économie : entre le coût du carburant, l'entretien du véhicule, l'assurance, selon le barème fiscal en vigueur, un véhicule revient a minima entre 4 007 € par an (3 CV) et 5 175 € (7 CV et plus). Soit 45 centimes par kilomètres environ. Ainsi, un salarié automobiliste habitant à 30 km de lieu de travail, covoiturant quotidiennement en alternance avec un voisin ou un collègue économise près de 2 000 € par an. Ce panorama national nous ramène à l’échelle mosellane. Sur les territoires de notre département, les initiatives se multiplient, émanant des collectivités, d’associations, d’entreprises. L'une des plus récentes en date émane de la CCI Moselle Métropole Metz. La chambre consulaire, en lien avec les fédérations professionnelles et les clubs et réseaux d'entreprises lance une opération citoyenne d'incitation au covoiturage. Objectif synergique : développer le covoiturage en Moselle.
Répondre aux questions sur le covoiturage
Cette initiative s’appuie sur un double diagnostic : sur les grands axes Metz-Moselle-Nord, Metz-Moselle-Est et au sein de la Moselle-Sud, les particuliers sont très nombreux au quotidien à effectuer le même trajet aux mêmes heures pour se rendre au travail. Également, parce que dans ces territoires qui rassemblent la grande majorité des zones d'activité de Moselle, une majorité de personnes effectuent ces aller-retour quotidiens, seuls dans leur voiture, et aux mêmes heures. Pour passer du souhait de covoiturer à la mise en pratique, la CCI et son réseau déploient un memento complet quant aux nombreuses questions que peut se poser un potentiel covoitureur : comment utiliser une plateforme de covoiturage ? Comment entrer en contact avec des personnes travaillant et habitant près de son domicile ? Quelle indemnisation pour le covoitureur ? Quelles assurance et responsabilité ? Quelle aide étatique ? Quelles initiatives spécifiques à la Moselle ? Au demeurant, on peut aussi faire le choix du covoiturage sans intermédiaire. Un collègue de travail, un salarié qui travaille sur la même zone d'activité, un voisin… Autour de chacun d’entre nous existe forcément une opportunité. En somme, passer de la mobilité passive et individualiste à une mobilité active et citoyenne. Car n'omettons pas l'aspect citoyen du covoiturage. Il génère une offre de mobilité partagée là où il n'y a pas de transport en commun. Il est source de solidarité en permettant l'accès à un transport pour ceux qui en sont dépourvus ou qui ne peuvent pas conduire. La mobilité est un facteur décisif d'insertion sociale et d'accès à l'emploi quand on sait que 20 % des personnes en âge de travailler, soit 7 millions d'individus, ont des difficultés de mobilité, que 50 % des personnes en insertion ont déjà refusé un emploi ou une formation par défaut de transport et que 25 % des personnes en insertion ne disposent d'aucun moyen pour se déplacer (ni permis de conduire, ni véhicule). On mesure l'ampleur et l'urgence à développer le covoiturage, en Moselle particulièrement.
Pour
aller plus loin :
https://www.moselle.cci.fr/faites-le-plein-deconomies-covoiturez#section-tous-en-route-pour-le-covoiturage-73376.
Zoom…
La ligne Boulay-Metz : elle permet aux habitants de Boulay, Volmerange-lès-Boulay, Condé-Northen et Varize de rejoindre les hôpitaux Robert Schuman et Legouest puis les zones d’activité de Metz. Le service est ouvert du lundi au vendredi : le matin de 6 h 30 à 8 h 30 entre Boulay et Metz puis dans l’autre sens de 17 h à 19 h. La garantie de retour est assurée.
La ligne Boulay-Bouzonville : elle relie les communes rurales entre Boulay et Bouzonville. Sept communes sont reliées : Boulay-Moselle, Roupeldange, Eblange, Bettange, Holling, Freistroff et Bouzonville. Au total, 11 arrêts ont été implantés sur le territoire. Le service fonctionne sans application ni réservation, avec un système de bouton poussoir activable aux arrêts et des panneaux lumineux qui indiquent aux automobilistes les demandes de trajet. Les passagers trouvent une place dans les voitures qui passent par là.