L'économie circulaire, le fer de lance de Ports de Lille

L'année 2021 aura été historique pour Ports de Lille, qui, sur ses 12 sites, a enregistré un trafic global de plus de 9 millions de tonnes. Déjà bien engagé dans la démarche d'écoresponsabilité, Ports de Lille se place au service du bien commun.

Avec un volume dépassant les 9 millions de tonnes, le niveau de 2020 est dépassé de plus de 21%.
Avec un volume dépassant les 9 millions de tonnes, le niveau de 2020 est dépassé de plus de 21%.

Tant au niveau des activités fluviales que ferroviaires, l'année dernière a marqué un tournant historique dans l'histoire de Ports de Lille, avec près de 200 clients répertoriés et un effet de rattrapage post-confinement qui ont fait grimper les chiffres. A l'image de l'ensemble des ports en France et ailleurs, Ports de Lille – resté actif tout au long des confinements – a rapidement constaté un rebond, après un retrait de 8% de son trafic en termes de tonnages manutentionnés en 2020.

Bien plus qu'un rebond, c'est un record enregistré pour Ports de Lille : le niveau de 2020 a été dépassé de plus de 21% et celui de 2019, de 11,5%. Le précédent record, établi en 2006 à 8,86 millions de tonnes, a bel et bien été dépassé l'an dernier. «C'est un record sur le transport fluvial, d'autant plus qu'en 2006, nous avions enregistré beaucoup de transport routier. De nouvelles actions ont clairement incité au transport fluvial», précise Alain Lefebvre, directeur général. 

Derrière ce record global, ce sont en fait trois records qui ont été battus durant l'exercice 2021. Le tonnage fluvial est affiché à plus de 2,2 millions de tonnes (+12%) et sa progression est impressionnante : en l'espace de cinq ans, le trafic fluvial est passé de 521 071 à 2 298 938 tonnes (+35%), une croissance observée sur l'ensemble des sites, de Dunkerque en passant par Arques ou Douai.

Sur les cinq dernières années, le trafic conteneurisé a été multiplié par 2,4.

Même schéma du côté du ferroviaire (572 321 tonnes) qui a enregistré une hausse de +40% par rapport à 2020, «qui avait déjà été une belle année malgré le Covid», précise Alain Lefebvre. Au total, ce sont 20 trains en provenance ou vers Bordeaux, Toulouse, Avignon et Marseille qui font le plein chaque semaine. L'activité conteneurs y est pour beaucoup avec un trafic multiplié par 2,4 sur les cinq dernières années. En 2021, 310 000 conteneurs ont transité par les différents terminaux.

Enfin, le trafic routier est aussi en progression avec 6,2 millions de tonnes, mais il n'est qu'à la 8e position dans l'histoire de Ports de Lille, preuve que les stratégies multimodales se mettent en place et que le transport routier s'axe là où les modes massifs ne peuvent aller et sur de la courte distance. En résumé, ce sont environ 15 000 tonnes de CO2 qui ont été économisées et entre 150 000 et 170 000 camions de moins.

Le port de Santes, figure de proue rev3

«Depuis trois ans, nous affichons plus de 30% du trafic en intermodalité, ce chiffre est significatif pour nous. On progresse d'année en année et le port de Santes est le premier pôle d'économie circulaire rev3», souligne Alain Lefebvre. C'est d'ailleurs à Santes que Roquette a installé son trafic de délestage fluvial, sans oublier le trafic des céréales de la société Invivo (290 000 tonnes dont près de la moitié par voie fluviale).

Une vraie montée en puissance, donc, pour Santes – ouvert dans les années 70 pour délester Lille – qui en 2021, aura dépassé son homologue lillois en termes de trafic : alors que Lille a progressé de 7,2%, Santes a surperformé de 47%, à 2 933 444 tonnes (contre 2 670 215 à Lille). «Il faut offrir des opportunités d'implantation pour les entreprises, directement raccordées à la voie fluviale», poursuit le directeur.

Aujourd'hui Ports de Lille travaille les modes alternatifs sur chacun de ses contrats ; 73% des entreprises rev3 de la communauté portuaire sont réparties soient à Lille, soit à Santes, à l'image de Baudelet environnement, Les Alchimistes, Esterra... Plus significatif encore, sur les 200 clients de Ports de Lille la moitié sont engagées dans rev3.

Des projets à l'international et des investissements

Ports de Lille veut aller plus loin en renforçant le rôle de la communauté portuaire, notamment à l'international : «Il faut être davantage visible à l'étranger, en s'inscrivant dans des projets qui incluent des ports européens. Mais aussi trouver des solutions techniques et organisationnelles avec tous les autres ports», ambitionne Alain Lefebvre.

Et le directeur de rappeler les investissements significatifs entre 2019 et 2022 (60 M€) sur le renforcement des entrepôts et des infrastructures intermodales, qui devraient être complétés par un nouveau plan de 40 M€ sur les cinq prochaines années. L'idée ? Rénover, adapter les infrastructures, développer de nouveaux trafics, investir dans du matériel, de la sûreté, de la manutention, etc. C'est d'ailleurs uniquement à Lille que l'on peut accueillir des trains de 850 mètres, le maximum en France.

«Ces développements seraient vains sans l'amélioration de la voie fluviale avec la voie ferroviaire», conclut Alain Lefebvre. Une politique volontariste et engagée donc, inscrite dans une démarche globale d'attractivité économique régionale.