L’industrie hôtelière vise une hausse timide en 2013
Tradition annuelle oblige, le cabinet KPMG a présenté à Wisques, dans l’Audomarois, son rapport relatif à «L’industrie hôtelière française» pour l’année 2013. Largement basé sur les résultats de l’an dernier, ce document de 120 pages pointe quelques perspectives.
Attention et prudence sur les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. C’est de cette manière que l’on peut résumer la présentation du 36e rapport annuel de KPMG sur ces secteurs clés de l’économie nationale. La France est la seconde destination touristique mondiale mais la troisième en termes de revenus dégagés par l’industrie touristique. Le panel a un peu grossi : 3 000 professionnels dont 60% de chaînes d’hôtel. La profession est en cours de transformation : «La réforme du classement hôtelier fait que 4 000 hôtels sur 12 000 ne sont plus répertoriés. Mais en comptant par chambre, 6 sur 7 ont passé le classement», explique Thibaud Rivière, responsable des études chez KPMG. Les chiffres de l’année 2012 sont «sous le signe de la reprise» selon l’étude, une conjoncture internationale favorable au secteur (+ 4% en termes de recettes). «La fréquentation hôtelière en France métropolitaine s’est stabilisée en 2012 avec 194,4 millions de nuitées (- 0,9% par rapport à 2011). Malgré une hausse de 1,7% des nuitées étrangères (notamment grâce aux + 9,7% des extra-Européens), l’hôtellerie a subi une baisse des nuitées françaises (- 2,4%).»
Un marché en évolution. La tendance 2013 reste timide avec l’annonce d’une croissance globale de 0,1%… «Pression fiscale (…), météo aléatoire» menacent le secteur d’après KPMG. Les prix stagnent (sauf sur les quatre et cinq-étoiles, toujours en croissance). Mais les résultats bruts d’exploitation déclinent en 2012 (bien qu’ils aient monté globalement autour de 32% ces cinq dernières années), exception faite des cinq-étoiles qui restent étals. Parmi les autres grands indicateurs de la performance hôtelière, les taux d’occupation ont été variables l’an dernier : une perte comprise entre 1 et 2 points selon les catégories ; l’ensemble des cinq-étoiles convergent désormais vers 65%. Le marché a-t-il confiance ? Oui, selon le cabinet, si on en juge son caractère haussier : le marché français réalise «en 2012 sa meilleure performance depuis 2007 avec un volume de plus de 2,5 milliards d’euros de transactions hôtelières». Les investissements passent d’1 milliard d’euros par an en 2006 et 2007, la crise de 2008 creusant cependant le chiffre en 2009 (700 millions d’euros), puis «une progression continue de plus de 40% par rapport en 2011». Le rapport donne également une photographie des acteurs d’un marché en évolution : ainsi, les modes de gestion des principaux groupes hôteliers français sont répartis en filiales (20%), en managés (12%), en locations variables (17%), en location fixe (2%) et en franchisés (49%). Le paysage suit la tendance de gestion en non-propriété. Le «nettoyage des bilans» qui a fait suite à la crise de 2008 a conduit à céder de nombreux actifs et à enrichir les patrimoines d’investisseurs étrangers. Dans la région, les taux d’occupation varient : 61% à Lille, 59% à Dunkerque. Les acteurs du secteur sur la Côte d’Opale affichent des fréquentations de 80% pour la clientèle belge sur certaines périodes. Si tous connaissent des pics en été, Dunkerque, grâce à sa clientèle d’affaires importante, affiche ses meilleurs taux hors période estivale. Entre destination touristique et clientèle d’affaires la région joue plusieurs cartes.