L’impression 3D en couleurs vue par Reprocolor

Le groupe Reprocolor propose depuis quelques mois l’impression 3D en couleurs. Une nouvelle fois précurseur dans son domaine d’activité, l’entreprise a investi 120 000 euros et fait le pari d’une technologie poudre certes plus coûteuse, mais qui promet de biens meilleurs résultats.

Architecture, prototypage, les applications sont multiples et vont continuer à se développer.
Architecture, prototypage, les applications sont multiples et vont continuer à se développer.
ACT'Presse

David Trinel : «On ne s’appelle pas Reprocolor si on ne fait que de l’impression monochrome.»

Il existe plusieurs technologies dans le domaine de l’impression 3D. Les plus courantes utilisent une matière première de type ABS ou PLA, qu’une buse fait fondre en couches successives. «L’impression 3D n’est pas nouvelle, elle a plus de 30 ans. Elle se démocratise aujourd’hui avec des petites imprimantes 3D grand public que l’on peut trouver pour moins de 1 000 euros», présente David Trinel, directeur technique chez Reprocolor. Ce type de matériel s’adresse aux petits bricoleurs à la recherche d’une solution simple pour fabriquer des petites pièces sur mesure.
Le groupe nordiste a décidé de s’équiper d’une imprimante en impression 3D polychrome à poudre. «On ne peut pas s’appeler Reprocolor et ne proposer que de l’impression 3D monochrome», renchérit le directeur technique.  
Soit un investissement conséquent de 120 000 euros.

«Nous utilisons une machine qui fonctionne sur le modèle de l’imprimante jet d’encre. Nous déposons des couches successives de poudres de 100 microns d’épaisseur que nous venons colorer avec de l’encre. Après nettoyage, la pièce obtenue est passée dans un bain de colle pour durcir l’objet et révéler l’éclat des couleurs.»
Le service d’impression 3D proposé par Reprocolor s’adresse avant tout aux entreprises qui veulent des prototypes techniques, aux collectivités, ou encore pour la fabrication d’objets de décoration.

L’impression 3D à technologie poudre donne des résultats intéressants en termes de réalisme. Ici, une figurine à l’effigie d’un joueur du club de handball dunkerquois

L’impression 3D à technologie poudre donne des résultats intéressants en termes de réalisme. Ici, une figurine à l’effigie d’un joueur du club de handball dunkerquois

«Après des débuts timides, notre service attire de plus en plus. Nous pensons qu’il y a un réel marché à prendre dans ce domaine», justifie-t-il. Prochaine étape pour Reprocolor, un peaufinage de l’utilisation du matériel et un travail en synergie avec d’autres acteurs de l’impression 3D via un club de la CCI.

Toujours un temps d’avance. Le groupe Reprocolor, présent aujourd’hui en région Nord-Pas-de-Calais et en Picardie au travers de huit succursales (Lille, Haubourdin, Lens, Dunkerque, Arras, Reims et deux entités à Amiens), a toujours été pionnier en proposant des services innovants à ses clients.

«La société a été créée en 1984, rue d’Artois à Lille. Au départ, nous étions spécialisés dans la reprographie», précise David Trinel. Avec le développement de la dématérialisation, cette activité a fortement diminué et ne représente plus que 15% du chiffre d’affaires de Reprocolor qui a su prendre des virages stratégiques.

«Nous avons ensuite été les premiers en région à proposer de la photocopie couleur, puis nous nous sommes orientés vers l’impression numérique.» Aujourd’hui, l’entreprise, qui compte 83 salariés et enregistre un chiffre d’affaires de l’ordre de 8,5 millions d’euros, réalise 50% de volume d’impression en petit format sur des presses numériques en couleur et noir et blanc et 50% en grand format à partir de traceurs à jet d’encre.

Architecture, prototypage, les applications sont multiples et vont continuer à se développer.

Architecture, prototypage, les applications sont multiples et vont continuer à se développer.

«Ce qui fait également notre force, c’est que nous faisons très peu appel à de la sous-traitance, nous avons investi au fur et à mesure dans du matériel de finition
En 2007, Reprocolor s’est tourné vers un tout autre marché, celui de l’édition, et propose un site internet dédié à l’auto-édition de livres : «Nous proposons aux auteurs d’éditer leurs ouvrages sans investir d’argent. Ce service représente actuellement 10% de notre activité.»