L’extension du port de Béthune officiellement lancée

Cela fait plus d’une dizaine d’années que la CCI et VNF travaillent sur ce projet. Après de nombreux rebondissements et beaucoup de patience, les travaux de modernisation commencent enfin. Les premiers coups de pioche devraient être donnés courant janvier pour une mise en service en 2019.

L’extension du port de Béthune officiellement lancée
©VilleBethune

Lors de la présentation du projet, les élus du Béthune, ceux du Département, de la Région et le préfet ont posé devant une banderole officialisant le lancement de ce projet d’extension. ©VilleBethune

Les enjeux sont de taille. Ils consistent à faire en sorte que le port fluvial de Béthune-Beuvry s’intègre dans le maillage des ports intérieurs des Hauts-de-France et bénéficie d’une capacité de réception plus importante, tout en optimisant les terre-pleins de chargement/déchargement.
«Le projet Béthune 1 consiste à rénover et moderniser 120 mètres de quai, ainsi que les voies d’accès du port de Béthune-Beuvry que nous gérons dans le cadre d’une concession de service public», résumait Jean-Marc Devise, président de la chambre consulaire de l’Artois.
Les travaux de modernisation, dont le coût a été estimé à un peu plus de cinq millions d’euros, seront financés par l’Europe à hauteur d’1,9 million d’euros, l’État et le Conseil régional à hauteur de 791 000 €, le Conseil départemental pour 264 000 €, la communauté d’agglomération de Bruay-Béthune Artois-Lys romane pour 668 000 €, Voies navigables de France pour 527 000 € et enfin la CCI Artois à hauteur de 276 000 €. «Les ordres de service ont été envoyés en décembre et les travaux vont débuter d’ici la fin janvier, ils dureront dix mois», poursuit le président de la Chambre consulaire. Pendant, cette période, le trafic ne sera pas interrompu et les péniches pourront continuer à s’amarrer sur le quai avec, naturellement, certaines restrictions liées aux travaux.

Une modernisation nécessaire

Le projet de modernisation et d’extension doit permettre d’offrir un niveau de service accru aux chargeurs et logisticiens fluviaux, tout en sécurisant l’amarrage des bateaux. «Nous souhaitons redonner sa place à cet équipement pour les vingt années à venir et faire en sorte qu’il devienne un outil structurant pour la région Hauts-de-France», précise Jean-Marc Devise.
Le port béthunois, qui dispose actuellement de 330 mètres de quais et d’un branchement ferroviaire relié au réseau ferré national, emploie 110 personnes et génère un trafic fluvial de 330 000 tonnes, 30 000 tonnes de trafics ferroviaires et 60 000 tonnes de trafics routiers, principalement en vracs solides (granulats, matériaux de construction, combustibles solides, produits agro-industriels et minerais.) Les travaux de modernisation devenaient nécessaires pour accroître l’activité sur le site. Depuis le mois d’octobre 2017, a également repris une activité de conteneurs. Le port exploite en régie le BTC (Béthune terminal conteneurs). Ainsi, deux fois par semaine, des conteneurs arrivent et repartent de Béthune dans le cadre d’une offre supplémentaire, économique et écoresponsable pour développer les échanges internationaux des entreprises locales. Modernisé, le port offrira un niveau de service accru aux chargeurs et logisticiens fluviaux, mais aussi à la batellerie pour sécuriser l’amarrage des bateaux. Enfin, le projet consiste à faire du site une zone de travail plus sûre pour les 110 personnes travaillant quotidiennement sur place. Il s’agit aussi d’améliorer la qualité environnementale du site grâce à des aménagements qui permettront de recueillir les eaux de ruissellement et de les traiter avant rejet, tout en préservant les écosystèmes par l’aménagement de stations d’accueil pour la faune et la flore.

«Nous souhaitons que cet équipement devienne un outil structurant pour la région Hauts-de-France»

ACT'Studio

Lors de son allocution, le président de la Chambre consulaire, Jean-Marc Devise, a rappelé les grands enjeux de ce projet de modernisation et d’extension. ©ACT’Studio

Seine Nord-Europe 

Le port de Béthune-Beuvry, situé sur l’autoroute fluviale Dunkerque-Lille-Anvers-Rotterdam, occupe une surface totale de 25 hectares et se place en 2e position des équipements fluviaux du bassin minier. «Notre volonté est s’inscrire cet équipement dans une stratégie plus large, entre les ports fluviaux et le grand port de Dunkerque. Nous souhaitons, grâce à cet équipement, renforcer l’hinterland français», renchérit Stéphane de Saint-André, président de VNF, dont le siège est basé à Béthune. Même si le président de VNF nourrit quelques inquiétudes quant à la réalisation de Seine Nord-Europe, il n’en reste pas moins que le port de Béthune espère également intensifier le transport fluvial mais aussi l’activité du port de Dunkerque et donc, ipso facto, des ports comme celui de Dourges. En attendant le canal, le port de Béthune, une fois cette première phase de travaux terminée, se mettra en marche pour un autre projet de 3 millions d’euros : la construction d’un quai en liaison directe avec l’usine Bridgestone.