L’extension de la carrière toujours en préparation

La société Comptoirs des calcaires et matériaux a maintenant augmenté son périmètre au prix d’importants travaux préalables. La nouvelle zone d’extraction de granulats devrait être opérationnelle en 2018.

Une partie de la zone actuelle d’extraction vue du belvédère ouvert récemment au public et aménagé par l’entreprise. Des panneaux y décrivent la faune et la flore qui arrivent à s’installer dans ce site industriel.
Une partie de la zone actuelle d’extraction vue du belvédère ouvert récemment au public et aménagé par l’entreprise. Des panneaux y décrivent la faune et la flore qui arrivent à s’installer dans ce site industriel.
D.R.
Jean-Pierre Renard, le directeur de la CCM. Derrière lui, la zone de chargement des wagons située dans le nouveau périmètre de la carrière. C’est le point de départ de la voie privée qui va jusqu’à la gare d’Anor.

La CCM (Comptoir des calcaires et matériaux) est une entreprise d’extraction de granulats (85 personnes en tout) située à Wallers-en-Fagne, dans le sud de l’Avesnois, non loin de la Belgique. Ces dernières années, elle a réalisé de gros investissements. D’abord, l’aménagement d’une voie privée ferrée avec remise en état d’une ligne désaffectée allant de la gare d’Anor à Momignies (Belgique) et la réalisation d’un tronçon neuf de 4 km. Elle a été ouverte en 2011. Puis, rien moins que le détournement de la D951 entre Trélon et Chimay, avec construction de deux giratoires : un à chaque extrémité de la nouvelle route.

Ces travaux, financés par l’entreprise, préparent et accompagnent l’agrandissement de la carrière. Celui-ci a été rendu possible par un arrêté préfectoral datant du 12 juillet 2011 qui autorise la poursuite de l’exploitation pour trente ans et fixe le tonnage maximal annuel à 2,5 millions de tonnes. Il est pour l’instant d’1,5 million, dont un tiers est expédié par le train et le reste par la route.

 

Du long terme. Commentaires de Jean-Pierre Renard, directeur depuis fin 2012 : «La stratégie d’une entreprise comme la nôtre, dont l’activité est très encadrée par la réglementation des installations classées, se conçoit toujours sur le long terme. L’arrêté a demandé dix ans de préparation, on a fait le pari du train et actuellement nous réfléchissons à la conception et à l’aménagement des futurs équipements industriels.»

L’altitude du nouveau site est de 220 mètres et les équipements (broyeurs et autres engins de grande dimension), comme le précise l’arrêté, devront être à 205 mètres, en contrebas. C’est pour toutes ces raisons, liées à la législation et au gigantisme de l’activité, que l’extension d’une carrière prend du temps. M. Renard estime à 200 hectares le périmètre total détenu par la CCM, réserves foncières comprises. En attendant le début des travaux d’extraction, les terrains restent à vocation agricole. L’investissement pour la CCM est de l’ordre de 20 à 25 millions d’euros, hors travaux déjà réalisés.

 

Premier maillon. Et après ? «Les travaux, dit-il, qui réuniront l’ancien trou et le nouveau seront fonction de la stratégie de l’entreprise. On extrait et on fabrique le granulat au rythme de la commercialisation, pas plus. Dans un secteur très concurrentiel, tout le problème est de faire de la qualité au moindre coût.» Il précise que le prix de la tonne, sortie du site, varie de 10 à 15 euros. Cela paraît peu, mais il ajoute que l’extraction est l’un des métiers les plus anciens et qu’elle est le point de départ de l’activité des filières du BTP. Rien que le transport peut doubler ce prix.

 

Haut de gamme. L’activité de la CCM, dont l’histoire remonte aux années 70, c’est donc la fabrication de granulats. «C’est du calcaire givetien que l’on trouve dans les Ardennes, le Tournaisis, le Boulonnais. C’est du haut de gamme qui n’existe pas dans le bassin parisien», précise M. Renard. Cette matière première extraite et concassée sert à l’industrie du béton (voussoirs, arches, bâtiments) et aux parties nobles des chantiers routiers (à opposer aux matériaux recyclés servant aux remblais par exemple) et des travaux publics.

La CCM travaille à 60% pour son groupe (Colas depuis 2003) et le reste pour des industriels situés dans un secteur comprenant, en gros, le sud de Paris, Amiens, Beauvais, Reims, le sud de l’Aisne, Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières.