L’étonnante aventure de la famille Guillaume

La famille a d’abord exploité une chaudronnerie située au coeur de la commune. La rivière souterraine a permis de lancer la reconversion du site, à l’arrêt depuis 1995, en une usine d’embouteillage d’eau minérale.

Baudry Guillaume (à gauche) et ses quatre fils, tous engagés dans l’aventure. De droite à gauche : Wilfried, 39 ans ; Camille, 28 ans ; Caliade, 41 ans ; Gabriel, 23 ans.
Baudry Guillaume (à gauche) et ses quatre fils, tous engagés dans l’aventure. De droite à gauche : Wilfried, 39 ans ; Camille, 28 ans ; Caliade, 41 ans ; Gabriel, 23 ans.
D.R.

Baudry Guillaume (à gauche) et ses quatre fils, tous engagés dans l’aventure. De droite à gauche : Wilfried, 39 ans ; Camille, 28 ans ; Caliade, 41 ans ; Gabriel, 23 ans.

 

Baudry Guillaume, 62 ans, président de la SAS SEG (Société d’embouteillage Guillaume) créée fin 2011, explique que l’idée de reconvertir le site industriel, arrêté en 1995 mais toujours propriété familiale, remonte à 2006, lorsqu’en famille, la décision a été prise de faire analyser l’eau coulant dessous. «L’eau s’est révélée potable, naturellement protégée par la nature des sols et le bocage en surface. Elle ne vient pas d’une source mais d’une rivière souterraine qui coule du massif forestier de Mormal − un véritable château d’eau naturel − vers l’Escaut. On pouvait donc envisager pompage, filtrage et embouteillage…»

La décision de lancer le projet d’usine d’eau minérale a été prise en 2009 après des études menées, insiste-t-il, en famille. Afin de garder la maîtrise du projet de A à Z…

Métamorphose. Début juin 2013, ce surprenant projet, en partie tenu secret, concurrence oblige, était en bonne voie d’aboutir. Une vraie métamorphose. Dans le vaste hall de l’ex-chaudronnerie Guillaume, l’outil de travail industriel, de fabrication allemande, et toute la chaîne nécessaire (du point de forage jusqu’à la mise en palettes) étaient en place dans un bâtiment reconverti aux normes de l’agroalimentaire. Seule la structure métallique a été conservée. «Le chantier du bâtiment, précise Baudry Guillaume, a commencé le 1er février 2012, tandis que la construction des machines démarrait, elle, en Allemagne. Les pièces détachées sont arrivées en avril et mai 2012 dans plus de vingt semi-remorques. Le montage et l’assemblage ont été menés à partir de début avril.»

En principe, après la phase d’essais, la fabrication et la commercialisation d’une eau minérale, à la fois plate et gazéifiée, en bouteilles PET d’1,5 litre (fabriquées sur place), démarreraient dans le courant du dernier semestre.

Discrétion. Sur le marché visé, la forme de la bouteille, le nom commercial, la production annuelle envisagée, ou encore la date de lancement des produits à la vente, Baudry Guillaume tenait, début juin, à rester discret. Ce projet, sans doute inédit dans la région, lui a en effet permis de découvrir non seulement la liste des normes à respecter, des contrôles à (faire) effectuer, et d’administrations à ne surtout pas oublier, mais aussi que les autres fabricants d’eau minérale surveillaient de près le futur nouveau venu sur ce marché.

Sur les débouchés, il évoquait juste l’existence de contrats avec des enseignes de la grande distribution et l’intention de diffuser l’eau minérale à l’exportation mais selon d’autres circuits commerciaux.

La famille compte créer 27 emplois dans les trois ans, dont une dizaine (avec deux anciens de la chaudronnerie) au démarrage.