L’environnement : une performance pour l’entreprise

Ils n’étaient pas encore diplômés que leur entreprise était déjà créée ! Tanguy Ledoux et Emilien Ossart, étudiants à l’ISA, ont préféré passer directement à l’action. GreenMind, un bureau d’études en stratégie de développement durable, est hébergé depuis quelques mois dans l’incubateur de l’Université catholique de Lille, l’IES.

Tanguy Ledoux et Emilien Ossart trouvent à l’IES émulation, conseils et soutiens des autres incubés.
Tanguy Ledoux et Emilien Ossart trouvent à l’IES émulation, conseils et soutiens des autres incubés.

Tous deux issus d’un master expertise et traitement en environnement à l’ISA (Institut supérieur d’agriculture), Tanguy Ledoux et Emilien Ossart avaient réfléchi à leur projet depuis quelques mois déjà. Bien avant l’obtention de leur diplôme, ils décident de transformer leur stage de fin d’année en cas plus que concret avec la création de leur société. Une idée amorcée par le module création d’entreprise dispensé par Réseau Entreprendre Nord® à l’ISA. «Ça nous a confortés dans notre idée, et l’aval du Réseau a confirmé auprès de notre école la légitimité de la création», explique Tanguy Ledoux. En juin 2013, le bureau d’études et de conseil en stratégie de développement durable voit le jour. A destination des professionnels, privés comme publics, GreenMind veut «faire de l’environnement un facteur de développement pour l’entreprise». «L’environnement n’est pas qu’une contrainte ! Il peut être valorisé humainement, socialement et économiquement. Les temps sont difficiles pour les entreprises, nous voulons que leurs dépenses en environnement soient un investissement», poursuit le jeune créateur.

 Domaines d’activité. Valorisation des flux, écoconception, responsabilité sociale et environnementale, écomobilité, Agenda 21… la palette d’activités du bureau d’études est large tout en étant précise. «Avant 20121, toutes les entreprises productrices de déchets alimentaires faisaient ce qu’elles voulaient. Aujourd’hui, elles doivent en faire des déchets biologiques», détaille Tanguy Ledoux. Quand on sait qu’un supermarché produit 200 à 300 tonnes de déchets par an, autant dire que la revalorisation n’est franchement pas superflue ! Dans la région, le CVO (Centre de valorisation organique) de Sequedin permet, par exemple, de revaloriser ces déchets en biogaz pour les bus Transpole ou de fabriquer du compost vendu à des agriculteurs. La volonté de GreenMind, c’est l’optimisation des flux en interne tout en réduisant le volume produit : «Le déchet produit peut être utile à l’entreprise d’en face pour ses matières premières.»

 «Green marketing». «Beaucoup d’entreprises réalisent ces démarches mais ne communiquent pas dessus. En France, tant que ce n’est pas réglementaire on imagine que cela ne sert à rien. Il faudrait prendre en amont le problème, même s’il y a une réelle prise de conscience», avoue Emilien Ossart. Côté image, l’entreprise n’a rien à perdre, bien au contraire ! De plus en plus de fournisseurs mettent en avant les achats durables. GreenMind propose donc des solutions pour promouvoir les bonnes pratiques réalisées pour s’ouvrir vers de nouveaux marchés et communiquer efficacement sur les labels et certifications acquises. Sans pour autant avoir un discours politique : «notre but, c’est que l’entreprise soit rentable. Elle doit comprendre que l’environnement peut lui faire gagner de l’argent et développer des emplois», poursuit Emilien Ossart. PME, ETI, communes, EPCI… : les clients de GreenMind sont nombreux mais les deux dirigeants veulent miser sur la fidélisation. Ils travaillent déjà avec un industriel en Picardie.

 Concours. Pour conforter la viabilité de leur projet, ils ont participé à deux challenges étudiants : le Printemps de l’entrepreneuriat (organisé par l’IESEG, l’IES et la CCI Grand-Lille) et le Challenge initiative étudiants (Crédit agricole Nord de France). Finalistes du Printemps de l’entrepreneuriat, ils se sont vu remettre un chèque de 3 000€. D’ici trois ans, ils espèrent un rayonnement sur le Grand-Nord et surtout, des embauches ! «On aimerait avoir des salariés pour être compétents dans les domaines où on ne l’est pas. Pour l’instant, on est les couteaux suisses de l’entreprise, on fait aussi bien du commercial que du technique», avouent-ils, regrettant même de ne pas pouvoir travailler à 100% sur leur passion : l’environnement. «L’administratif nous prend du temps, certaines choses restent encore floues. On sait qu’on part pour un an sans rémunération mais on est contents de se lever le matin, c’est non-stop !» explique Emilien Ossart. Ils viennent d’établir un partenariat avec l’ISA où quatre étudiants viendront les soutenir une journée par semaine durant trois mois. Une première approche dans la gestion du personnel pour les deux jeunes créateurs !

  1. Depuis le 1er janvier 2012, les producteurs de déchets sont tenus de les faire traiter en vue de faciliter leur retour à la terre sous forme d’amendements organiques. Ces dispositions sont prévues dans le cadre de la loi Grenelle II.
    D.R.

    Tanguy Ledoux et Emilien Ossart trouvent à l’IES émulation, conseils et soutien des autres incubés.