L’entreprise se met à la tôle décorative

Plafonds, murs, façades : du «métal avec des trous», fonctionnel ou design, venu de Maubeuge, on en trouve partout. Jusqu’au Louvre-Lens et au restaurant de la tour Eiffel… Cette année, l’entreprise s’ajoute une diversification artistique.

Thierry Prissette et ces nouveaux produits associant savoir-faire industriel et design. « Les gens ne se rendent pas compte que c’est fait avec des trous ».
Thierry Prissette et ces nouveaux produits associant savoir-faire industriel et design. « Les gens ne se rendent pas compte que c’est fait avec des trous ».
D.R.

Thierry Prissette et ses nouveaux produits associant savoir-faire industriel et design. «Les gens ne se rendent pas compte que c’est fait avec des trous.»

 

Le métier des Tôles perforées de la Sambre − entreprise maubeugeoise dont l’histoire remonte à 1896 − c’est de «fabriquer des trous» de 5 à 20 mm de diamètre, dans l’acier, l’alu, l’Inox… Thierry Prissette, 48 ans, directeur d’établissement, explique : «On fait de la sous-traitance. Nos clients, grands ou petits, appartiennent à l’industrie, l’agroalimentaire, le tertiaire. On participe aussi à des projets publics.» De la tôle perforée venue de Maubeuge, il y en a sous toutes les formes : plafonds, murs, cloisons, radiateurs électriques, rideaux métalliques, filtres, garde-corps, présentoirs…

Des productions pour les bâtiments. Les fabrications de TPS se retrouvent, en général, dans les bâtiments, à l’intérieur ou à l’extérieur, participent à leur isolation thermique ou acoustique mais aussi, et de plus en plus, à leur décoration. Récemment, et malgré ses habitudes de discrétion, il s’est su que l’entreprise avait participé aux plafonds du Louvre-Lens (5 000 m2), ou encore aux cloisons et décors du restaurant de la tour Eiffel. Localement, elle réalise des brise-soleil (1 500 m2) pour le nouveau pôle universitaire de Maubeuge.

Tôle décorative. Depuis le 1er mars, tout en restant dans son métier, l’entreprise a innové en lançant une activité ouverte aux particuliers, en direct, associant son savoir-faire et le design. Cela donne par exemple des portraits de 60 x 60 cm ou de 90 x 90 cm, se suffisant à eux-mêmes ou pouvant se juxtaposer et former une fresque. Cette technique a quelque chose à voir avec la photographie mais au lieu des points qui forment l’image, ce sont des trous. Thierry Prissette, tout en reconnaissant qu’il n’est pas facile pour un sous-traitant de «communiquer» sur une telle nouveauté, explique qu’un pas a été fait. «On a créé Hole Grafik, à la fois une marque et un site.»

Il s’agit aussi de répondre à la crise. «Sur 7 millions de CA, on estime qu’il nous manque 600 000. On compense avec la R&D, des produits à haute valeur ajoutée, cette orientation vers l’art.» D’où aussi ce récent partenariat avec l’ICAM de Lille.

Investissements lourds mais indispensables. Les Tôles perforées, situées route d’Avesnes, près de la gare, ont été rachetées en 2003 par Michel Prissette, président de la holding (qui chapeaute également la Tôlerie de la Sambre, filiale voisine). «Mon père a sauvé l’entreprise de la liquidation. Le site a été réaménagé et embelli. Il fait travailler 44 personnes.» En 2008, de gros investissements dans l’outil de travail ont été décidés (4 millions). «La charge est lourde mais il fallait assurer la pérennité et la compétitivité de l’entreprise.»