L’emploi au cœur de la stratégie énergétique
Xavier Bertrand et Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, ont signé le 8 mars dernier un partenariat dont l’objectif est de favoriser le développement économique dans les Hauts-de-France en s’appuyant sur le nucléaire. Cet engagement s’articule autour de l’emploi et la formation, avec un accent mis sur «une transition énergétique, innovante et décarbonée du territoire».
Xavier Bertrand croit au nucléaire et l’a à nouveau rappelé ce jeudi, lors de cette convention signée entre la Région et EDF, qui porte sur trois axes : favoriser dans les Hauts-de-France le développement économique en renforçant la filière nucléaire, soutenir l’emploi et la formation dans le secteur énergétique, et, enfin, accompagner la transition énergétique déjà évoquée dans le cadre de la troisième révolution industrielle dans laquelle la Région est engagée.
«Les régions ne sont plus des acteurs économiques mais des partenaires économiques»
Ce partenariat est d’autant plus important que dans le contexte du projet «grand carénage» de la centrale nucléaire de Gravelines, qui concentrera 4 milliards d’euros d’investissement sur une dizaine d’années, un grand nombre d’emplois devrait voir le jour très prochainement. La Région ne souhaitait pas passer à côté de l’aubaine. Dans cette optique, les deux entités vont développer le programme Nucléi, dont la vocation sera d’aider les entreprises à se positionner sur les marchés du nucléaire, mais vont également réfléchir sur l’installation d’un réacteur pressurisé européen nouveau modèle (EPR NM) à Gravelines. Concernant l’emploi, les offres d’EDF devraient venir enrichir les annonces proposées par Proch’emploi, et l’entreprise dirigée par Jean-Bernard Lévy (10 000 salariés dans la région) devrait accueillir davantage de jeunes en alternance – 400 le sont déjà actuellement. Ce partenariat verra aussi EDF accompagner la Région dans la mise en œuvre de sa stratégie énergétique régionale. Les deux acteurs travailleront conjointement sur des scénarios de mix énergétique. «Dans la mesure où, aujourd’hui, les régions ne sont plus des acteurs économiques mais des partenaires économiques pour des grandes entreprises publiques comme EDF, nous avons notre mot à dire sur le mix énergétique», a ainsi justifié Xavier Bertrand.
À noter, parmi les autres mesures liées à cette signature, que la Région et EDF étudieront ensemble un programme régional de mobilité électrique. Ce programme permettra d’envisager de nouvelles innovations et de nouvelles créations de poste.
Trois questions à Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF
Comment est né ce partenariat ?
Il est né de la volonté de Xavier Bertrand et la Région, d’un côté, et d’EDF, de l’autre, de mettre ensemble tous nos efforts pour apporter les meilleures solutions énergétiques à une région industrielle tournée vers l’emploi qualifié, vers les exportations, vers la compétitivité, pour lesquels nous, chez EDF, on estime être en mesure d’apporter beaucoup par nos technologies, nos savoir-faire, nos investissements.
Un point de ce partenariat souligné par Xavier Bertrand porte sur l’emploi…
Nous sommes très attentif à accompagner nos actions locales par de l’emploi local. Avec Xavier Bertrand, nous avons visité dans l’après-midi un centre de formation d’apprentis piloté par notre groupe, dans lequel nous apportons chaque année à des jeunes qui veulent rentrer dans nos métiers une quasi-assurance de trouver un emploi stable et d’y faire des carrières intéressantes et correctement rémunérées. Ça passe par cette phase d’apprentissage lors de laquelle ces jeunes vivent la moitié de leur temps dans ce centre de formation, l’autre moitié de leur temps dans des installations industrielles qui sont souvent les nôtres.
De votre côté, vous mettez en avant cette difficulté de recruter des personnes compétentes…
Un peu partout en France, et les Hauts-de-France ne font pas exception, il y a un manque de travailleurs qualifiés pour aller dans les emplois de l’industrie, de la mécanique, de la soudure, de la robinetterie, de la peinture industrielle ou du câblage électrique. Pour tous ces métiers, quand on fait l’addition, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui manquent, parce que nous n’avons pas assez de jeunes qui rentrent dans ces filières. Nous devons donc travailler avec l’Education nationale pour amener les jeunes là où il y a des perspectives.