L’écorénovation à l’ordre du jour

L’énergie est un débat qui fait recette. Derrière les interrogations suscitées par la production, une certitude : la consommation devra être maîtrisée. L’un des principaux gisements d’économie se situe dans l’habitat. Les agents immobiliers et les syndics de copropriété peuvent être des éléments moteurs de cette marche vers une meilleure maîtrise de la consommation. Message bien reçu par la Chambre syndicale Fnaim du Pas-de-Calais qui a organisé récemment un séminaire sur l’écorénovation. Conclusions.

Après les exposés, les participants ont pu prendre contact directement avec les partenaires autour de leurs stands.
Après les exposés, les participants ont pu prendre contact directement avec les partenaires autour de leurs stands.

 

Après les exposés, les participants ont pu prendre contact directement avec les partenaires autour de leurs stands.

Après les exposés, les participants ont pu prendre contact directement avec les partenaires autour de leurs stands.

Alain Potier, nouveau président de la Chambre syndicale Fnaim du Pas-de-Calais, l’explique sans ambages : “Nos métiers changent sous la pression de l’évolution de la législation : pour le Grenelle 2, 175 décrets vont sortir dans les mois qui viennent.” L’évolution des techniques n’est pas en reste : les logements “à consommation zéro” sont attendus à l’horizon 2020. Les professionnels chargés de vendre, de louer ou de gérer l’habitat ancien ont un rôle à jouer pour que celui-ci devienne le moins énergétivore possible. C’est l’écorénovation. Au sein de la Fnaim, un vice-président national, Benoît Fruchart, se passionne pour le dossier, mobilise les énergies, accomplit un tour de France des fédérations départementales. Cette tournée a fait étape dans le Pas-de-Calais, dans le cadre de la Chartreuse du Val- Saint-Esprit à Gosnay, près de Béthune. Alain Potier assure que “la fédération est très active sur le sujet” et prendra sa part dans l’objectif national de 100 000 logements écorénovés en 2012.

Les six étapes de l’écorénovation. L’écorénovation d’un logement comprend six étapes. La première est celle du constat. Elle est sans doute la plus connue à ce jour : le résultat du diagnostic énergétique est obligatoire depuis le 1er janvier 2011 dans les annonces de vente et de location. Viennent ensuite l’analyse par un bureau de contrôle des résultats (étape 2), l’étude de faisabilité des travaux à réaliser (étape 3), la mise en place des solutions de financement (étape 4), le chantier par luimême, qui devra s’attacher à isoler tout en respectant la ventilation, et l’aération (étape 5). Dernière étape : réaliser un nouveau diagnostic de performance énergétique, le gain potentiel ne pouvant être inférieur à 80 kWh par mètre carré. Il s’agit là d’une obligation de résultat et non d’une obligation de moyens…

Une douzaine de partenaires. A l’issue de cette présentation générale, une douzaine de partenaires ont pu présenter ses différentes activités en lien avec l’écorénovation. La Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fnaim a rappelé les éléments clés du diagnostic. Les logements étant classés de A (meilleur indice) à F (le plus médiocre), 75% sont actuellement classés de D à F : c’est dire l’ampleur de la tâche. L’association Qualitel a mis en avant son savoirfaire en matière de certification. Socotec a fait valoir ses compétences en matière de maîtrise des risques. EDF a affirmé sa vocation d’“énergéticien responsable”. Des producteurs, tels qu’Isover (isolation), PRB (revêtement), Elva (menuiseries), Aldes (qualité de l’air), Ista (comptage de la consommation) ou Legrand (matériel électrique) ont mis en avant leurs produits tandis que Point P pour la distribution ou la Fédération française du bâtiment, représentant les entreprises oeuvrant sur les chantiers, ainsi que le Crédit foncier pour les financements vantaient leurs services.

Le bien-être, mais pas seulement. La journée ne s’est pas terminée sans que soient évoqués les bénéfices à attendre de l’écorénovation. Les plus évidents sont la baisse de la facture énergétique et l’amélioration du bien-être des occupants des logements écorénovés. Les investissements consentis contribuent aussi à valoriser et pérenniser la valeur immobilière du bien qui acquiert ainsi une “valeur verte”. Sans doute, pour acquérir droit de cité, l’écorénovation doit-elle encore attendre une évolution des mentalités. Benoît Fruchard a raconté que désormais une copropriété ne pourrait plus s’opposer à ce qu’un résident fasse poser à ses frais une prise électrique pour recharger un véhicule mû par cette source d’énergie. Voilà qui promet, pour quelque temps encore, quelques belles empoignades dans certaines assemblées générales de copropriété…