L’école d’ingénieurs bientôt au taquet ?
Après sa troisième rentrée scolaire, l’école d’ingénieurs du Littoral et de la Côte d’Opale (EILCO) prépare les prochaines étapes de son développement. Rencontre avec son directeur, Mohammed Benjelloun.
Née − dans la douleur − avec sa jumelle audomaroise l’ex-EIPC , l’école d’ingénieurs de l’ULCO a pris son rythme de croisière. Habilitée pour deux ans en 2010, renouvelée pour quatre ans en mars 2012, l’EILCO forme 244 élèves (dont les deux tiers à Longuenesse) en ingénierie informatique et génie industriel avec un budget de 2,82 millions d’euros et une quarantaine d’enseignants, de personnels administratifs et de techniciens. L’école s’appuie surtout sur une présence entrepreneuriale conséquente. «Le président de l’école est un chef d’entreprise, huit entreprises sont au conseil. Six autres membres sur vingt-huit sont des extérieurs au monde de l’éducation», poursuit Mohammed Benjelloun. Les élèves font le tour des sites industriels et économiques de la Côte d’Opale. En janvier, ils étaient chez le groupe japonais Ajinomoto, n°1 mondial de l’aspartame. En février, ils se sont immergés à Nausicaà.
Un siège plus grand pour faire face à la demande. A Calais, l’EILCO est sise dans un large bâtiment à l’est de la ville. «Nous pouvons accueillir jusque 300/350 étudiants. Ensuite, la question de nouveaux locaux se pose naturellement», prévient le directeur. Le projet de construction d’un siège central avec un nouvel amphithéâtre à Calais est envisagé et coûterait 5,3 millions d’euros. La Ville avait promis le terrain. La Communauté d’agglomération reste aux abonnés absents, l’Etat n’a pas les moyens… «Pour la création et le lancement de l’école, nous n’avons eu droit à aucun financement supplémentaire», regrette Mohammed Benjelloun. Le potentiel est pourtant là et la Côte d’Opale prête à se saisir de cet outil : l’école forme en interne, via l’apprentissage et l’alternance, et peut accueillir des personnels d’entreprise ayant besoin d’actualiser leur formation et d’accroître leurs compétences. Le transfert de technologie et la valorisation de sa recherche sont également son cœur de métier. La Commission des titres n’a pas manqué de souligner ses atouts − «fort soutien de l’université, du milieu industriel local, école bien équipée» − et lui a recommandé de travailler sur «le recrutement et la mobilité internationale». Son image reste aussi à construire. Devant les bureaux du bâtiment, le parking ressemble de plus en plus à un champ de mines. A cette heure, seule la mairie de Calais a décidé de soutenir, à hauteur de 20%, sa rénovation. Il y en a pour 276 000 euros…